Chez Moovely, on a décidé de profiter de la sortie du Huawei P9 pour tenter un test d’un nouveau genre. La particularité, du dernier smartphone chinois, c’est qu’il a un double capteur photo. On a donc décidé de faire un « double test ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Au lieu de lire uniquement l’avis d’un testeur, vous allez pouvoir lire deux visions dans un test.
Il ne faut pas oublier qu’outre la fiche technique, un test de smartphone est une question de perception. Cela arrive souvent qu’un testeur trouve que, par exemple, l’appareil photo est très bon, alors qu’un autre aura plus de réserves. C’est d’ailleurs pour cela qu’on lit plusieurs tests avant de se faire un avis sur un mobile.
Pour ce premier test 2 en 1, vous allez pouvoir lire les avis de Hadrien et de Kévin, qui ont testé le Huawei P9, chacun de leur côté, sans se concerter avant la rédaction de ce test. Alors, quelles sont leurs impressions ? C’est à découvrir dans ce test.
Fiche technique et photos
Huawei P9 | |
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Système | Android 6.0 Marshmallow avec la surcouche EMUI 4.1 |
Taille | 145 x 70.9 x 7 mm |
Poids | 144 g |
Ecran | 5,2 pouces (Full HD) |
Processeur | HiSilicon Kirin 955 à 2,5 GHz |
Mémoire vive | 3 Go |
Mémoire de stockage | 32 Go + port MicroSD |
Appareil photo | 2 x 12 MP (un capteur RGB et un monochrome), Dual-LED et autofocus laser. 8 MP à l'avant. |
Batterie | 3000 mAh |
Autres | Capteur biométrique, NFC, et USB Type-C |
Prix | 549 euros |
Sur le design du smartphone, pas grand-chose à dire, on reste sur ce que Huawei a proposé avec ses derniers smartphones. Par rapport au P8, on gagne le capteur d’empreinte biométrique au dos, le port jack se retrouve en bas avec la seule grille pour le haut-parleur. Le contour est encore mieux travaillé et bien évidemment l’autofocus laser et le double capteur photo font leur apparition. Huawei arrive à nous proposer ce capteur sans déborder du smartphone, une belle petite pique à Apple et Samsung a été faite durant la conférence à ce sujet.
Sur ce point, je suis assez d’accord avec Hadrien. Le Huawei P9 s’inscrit dans la continuité des précédents modèles du constructeur. Il faut tout de même noter que le P9 est un plus épais que le P8 (6,9 mm vs 6,4 mm). Une augmentation d’épaisseur qui est largement compensée par une réduction de la largeur de l’appareil et de son poids. Le Huawei P9 ne fait que 144 g . Un poids plume qui pourrait expliquer pourquoi le smartphone a tendance à glisser des surfaces qui ne sont pas tout à fait planes. On est loin des problèmes qu’on a pu rencontrer sur les Sony Xperia Z, mais le P9 s’est échappé deux ou trois fois durant mon utilisation. Cela pourrait être également causé par le verre qui protège la dalle tactile. D’ailleurs, ce dernier marque facilement les traces de doigts.
Ecran
Sur l’écran, Huawei reste sur un Full HD, mais toujours avec un bezel très faible (contrairement à un iPhone). Cependant, on a eu quelques soucis de colorimétrie entre les différents modèles qu’on a eu. Si le modèle était noir ou argent, le rendu était différent. Bizarre, mais on a mis ça sur le dos du contour…
Le Huawei P9 a un écran semblable au P8. On est en présence d’une dalle LCD de 5,2 pouces d’une résolution de 424 ppp. Vu que le gabarit a été revu à la baisse, le constructeur chinois améliorer une caractéristique où ils sont très bons, l’encombrement de la face avant. La dalle tactile occupe pratiquement 80% de la face avant. C’est vraiment très agréable. En plus, l’écran est pratiquement borderless. Il y a seulement 1,7 mm d’écart entre la dalle et la tranche du téléphone.
Sur les quelques prises en main que vous avez pu lire, il a été remarqué des réactions étranges avec l’écran du P9 (problèmes colorimétriques, luminosité un peu faible…) . A l’usage, je n’ai jamais rencontré un de ces problèmes. Par contre, j’ai eu, plusieurs fois, un manque de précision du tactile. Vu la diversité des symptômes, il est fort probable qu’on nous a transmis des versions qui ne sont pas encore celles destinées à la commercialisation.
Interface
Huawei propose EMUI en version 4.1 avec Android 6.0 Marshmallow. Kézako ? Tout simplement que maintenant, on va pouvoir autoriser ou non les applications à accéder à nos données. On va retrouver des petites améliorations pour prendre par exemple des captures vidéo de l’interface. Les mouvements avec le capteur biométrique (passer à la photo suivante, en prendre une, ou dérouler la barre de notification/d’accès rapide) ou alors avec les phalanges (pour prendre des screenshots) sont aussi présents. Dans les paramètres, on va avoir des nouvelles icônes et un placement différents des options, mais cela reste très simple. On est sur de la « copie d’Apple » avec un Android sans tiroir d’applications (tout est sur l’écran d’accueil) et la possibilité de lancer une recherche dans les apps, contacts, messages, fichiers etc. via un simple swipe. Enfin, nouveauté Android 6.0, Google Now on Tap permet depuis n’importe quelle application d’avoir des informations relatives au contenu visible sur l’écran.
Comme vous avez pu le voir, les nouveautés apportées par EMUI 4.1 sont très légères par rapport aux fonctionnalités qu’on connaissait sur Android 5.0. C’est dommage, car je suis convaincu que Huawei tient vraiment un « truc » avec l’utilisation du capteur d’empreinte comme « pad » (passer à la photo suivante…). Mais son usage est trop limité pour le moment. Le jour où l’on pourra scroller une page web ou une application avec le capteur biométrique, le constructeur chinois aura un vrai élément différenciant par rapport à la concurrence.
Autonomie
Avec sa batterie de 3000 mAh, le smartphone tient la route. Huawei propose des optimisations et des modes d’économies d’énergie donc pas vraiment de peur de ne pas tenir jusqu’à la fin de la journée. Ce sentiment de peur est quand même un peu exacerbé par le fait que c’est un port USB Type-C, du coup peu de personnes ont ce câble particulier sur eux. D’ici un ou deux ans, tout le monde l’aura et on y pensera plus :). En tout cas, jeu vidéo, réseaux sociaux et navigation sur le web me font arriver vers les 35-40 % en fin de journée.
On est donc sur une autonomie inférieure à celles proposées sur des appareils concurrents. Le tout étant justifié par la charge rapide du Huawei P9. Après tout pourquoi pas. Mais comme le dit Hadrien, il faut bien penser à prendre son câble USB Type-C avec soi. Surtout si vous comptez jouer un peu… Dès qu’on va pousser l’appareil, l’autonomie fond très vite. En gros, dès que le CPU tourne à plein régime, on voit notre batterie se décharger très rapidement.
Puissance
En parlant de puissance de l’appareil, il faut rappeler que le Huawei P9 du Kirin 955. La version française sera accompagnée de 3 Go de mémoire vive. Comme à son habitude, le constructeur chinois ne propose pas le processeur le plus puissant du moment, mais il fait très bien l’affaire. J’ai toujours eu une utilisation très fluide du smartphone, même sur les plus gros jeux du PlayStore. Par contre, nouveauté pour Huawei, l’appareil chauffe un peu. On n’est pas sur les niveaux qu’on a connus avec les mobiles sous Snapdragon 810, ce n’est pas une chauffe gênante, mais il faut le noter.
Kevin joue plus que moi, du coup moi qui me contente d’une utilisation « basique » (mails, réseaux sociaux, internet et SMS), le smartphone tient bien la route et sur les petits jeux je n’ai pas de problèmes. Pour la chauffe, c’est « habituel » pour moi donc je n’y ai pas trop fait attention, contrairement au M9 qui m’avait fait mal à l’époque.
Huawei P9, le smartphone des artistes ?
Ce qui est le plus mis en avant avec le Huawei P9 c’est bien évidemment la photo. Je ne l’ai pas trouvé mieux qu’un Samsung Galaxy S7, mais le P9 a quand même de belles options et il tient la route. De plus, il intègre par défaut une application de retouche qui permet de faire des choses sympathiques. Du coup, on passe du temps à retoucher ses photos sans forcément mettre bêtement un filtre dessus ou télécharger une app spécifique.
Le partenariat avec Leica se retrouve uniquement dans la partie photo. On va retrouver la police d’écriture Leica, le bruit du déclencheur, le « monochrome Leica » et quelques filtres propres à la marque. J’ai été déçu par le mode « pro » qui n’est finalement utilisable qu’en tenant le téléphone à la verticale. Les options de ce mode ne sont pas faciles à modifier contrairement à d’autres smartphones et c’est dommage. C’est le seul bémol pour moi.
Sur l’usage du double capteur avec la possibilité de faire un « flou artistique » (ou bokeh), le système se révèle parfois inefficace. Tout se fait via logiciel ce qui provoque de temps en temps des petites erreurs d’appréciation de distance. Rien de bien méchant, mais Huawei n’a semble-t-il pas amélioré le système depuis le Honor 6 Plus, sans compter que ce mode n’est disponible qu’en « automatique ».
Finalement, j’ai passé beaucoup de temps à essayer de faire des photos en noir et blanc et ça rend vraiment bien. J’ai l’impression que Huawei veut nous faire aller plus loin dans la créativité avec ces petites options (comme avec le light painting disponible depuis le P8). Du coup, soit on reste sur du classique, soit on cherche à faire de l’artistique et c’est bien proposé sur le P9 pour ceux qui veulent aller plus loin.
Pour la caméra avant de 8 MP, Huawei n’en a pas trop parlé alors qu’il y a des choses à dire ! Tout d’abord, plus de flash, mais la luminosité de l’écran poussée à fond (comme sur l’iPhone). C’est beaucoup plus efficace. Ensuite, on retrouve les options d’embellissement classique. La définition est correcte et j’apprécie toujours autant le décompte avant le déclenchement du selfie afin de se repositionner.
Sur la partie photo, je suis assez d’accord avec Hadrien. Huawei propose une multitude de fonctionnalités pour qu’on est une approche très artistique de la photo mobile. On n’oublierait presque les applications de retouches.
J’aimerais tout de même revenir sur deux, trois points. Tout d’abord, la colorimétrie des clichés. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus, on a un très beau ciel bleu. Sauf que cette photo a été prise à Londres. Personne n’a encore vu un ciel aussi azur dans les coins. Tout ça pour dire que le traitement de Leica fait que vos clichés ne sont pas fidèles aux couleurs réelles. Elles vont être sublimées, ce qui nous donnes des rendus vraiment superbes.
Tout à l’heure, Hadrien faisait la comparaison du Huawei P9 avec le Samsung Galaxy S7. Le constructeur chinois s’est même comparé au meilleur photophone lors de sa présentation. Il a notamment été dit que le P9 était meilleur que le S7 en basse luminosité grâce à son double capteur photo. Sauf que dans la réalité, Samsung reste largement le meilleur dans cette configuration. Le P9 n’est pas ridicule en basse luminosité, mais ne révolutionne pas le genre.
Dernier point, la vidéo. Si sur la partie photo il y a eu un gros travail, sur la partie vidéo on est loin des meilleures performances du marché. L’absence de stabilisateur optique se fait beaucoup trop ressentir.
Conclusion
Huawei continue à proposer de beaux produits et le P9 convient parfaitement. L’interface est simple, la prise en main rapide, et les options un peu disséminées qui font qu’à la fin on se contente du tout automatique. C’est dommage :(. Autrement, le smartphone est vraiment intéressant et il propose une ouverture sur la photo qui peut peut-être lancer des vocations :). Le smartphone sortira le 28 avril et il s’accompagne d’une offre avec un cours de photo (ou une microSD de 128 Go !), ça se tente non ?
Tout comme Hadrien, je suis assez convaincu par le P9. C’est un très bon smartphone qui a, en plus, un positionnement prix intéressant. A 549€, il n’est peut-être pas le meilleur smartphone Android du moment, mais il propose de bonnes performances dans tous les domaines, à 150€ moins cher que ses concurrents.
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