Test du jeu de société A La Gloire d’Odin

Vous avez une grande table ? Vous avez beaucoup de temps devant vous ? Au moins 02h30 en solo, 03h30/05h à 2, 3 ou 4 joueurs ? Et une mise en place de jeu longue ne vous fait pas peur ? Alors vous êtes dans les dispositions idéales pour découvrir le jeu de gestion A la Gloire d’Odin de Uwe Rosenberg (Agricola, Patchwork, Cottage Garden…). Un jeu pour joueurs avertis qui mêle gestion et une grosse dimension Tetris (imbrication de pièces, optimisation d’un plateau personnel).

 

RESPIREZ, LES REGLES SONT FACILES

A la Gloire d’Odin est un jeu de placement d’ouvriers avec 62 actions à disposition (oui, 62 c’est beaucoup et ça peut faire peur). Et chaque tour est composé de 12 phases. Rassurez-vous, les pictogrammes des actions sont explicites et il est facile de comprendre ce que telle ou telle action donne comme bénéfice en y envoyant vos vikings. Même chose pour le plateau qui résume les 12 phases.

 

Caractéristiques :
Genre : jeu de placement d’ouvriers
De 1 à 4 joueurs
14 ans et +
Auteur : Uwe Rosenberg
Illustrateur : Dennis Lohausen

 


A gauche, le plateau des 62 actions (plateau marron ci-dessus).

 

Nous sommes sur un jeu de société pour joueurs avertis, exigeants même bien que la sève du jeu repose finalement sur un fonctionnement simple (les jeux dits de “pose d’ouvriers” : Agricola, Dungeon Lords, Charterstone, Caylus…). La quantité de matériel impressionne mais les actions sont très, dirais-je, banales pour un joueur amateur de jeux de stratégie et/ou de jeux dits “à l’allemande” (cubes en bois, jeux de placement d’ouvriers). Vous pouvez notamment :

  • récolter des ressources,
  • transformer des ressources,
  • tirer une carte,
  • prendre ses revenus,
  • changer de premier joueur,
  • toucher des bonus, etc.

 

A droite, ci-dessus, le plateau individuel de chaque joueur. Sur l’exemple ci-dessus, le joueur n’a pas encore positionné de bateaux dans son port (à droite).

 

Nous sommes donc ici sur un jeu extrêmement classique qui correspond logiquement à la “ligne éditoriale” des jeux créés par Uwe Rosenberg. Des jeux qui proposent toujours une mécanique stratégique simple, efficace et aux nombreuses possibilités. L’immense succès de Agricola a propulsé la carrière de cet auteur de jeu il y a plus de 10 ans et, depuis, la majorité de ses jeux sont des succès commerciaux. Un homme réputé dans le monde du jeu et qui a une communauté internationale de fans qui suivent avec attention ce qu’il fait.

 

 

Le placement d’ouvriers est une mécanique utilisée dans tellement de jeux que Uwe Rosenberg essaie ici, dans A la Gloire d’Odin, de se démarquer en prenant le meilleur de ses propres jeux pour combiner des mécaniques éprouvées. Des mécaniques de jeu qui ont fait leur preuve, et qui plaisent. L’énorme succès commercial de Patchwork (un jeu pour 2 joueurs d’imbrication de pièces) et de Cottage Garden (un jeu pour 1 à 4 joueurs, dans la même lignée que Patchwork) a visiblement donné de bonnes idées à Uwe. 

 

 

THEMATIQUE VIKING ARTIFICIELLE ?

Contre toute attente, pas du tout ! J’avais beaucoup entendu ça dans mon entourage gamer et les autres membres de la rédaction aussi. Pourtant, la thématique scandinave est parfaite pour le jeu. Il y a des raids, des banquets, des baleiniers pour aller pêcher, de la cueillette aussi (eh non, les vikings ne faisaient pas que se battre). Le thème colle bien aux actions possibles et avoir un jeu de société qui ne propose pas (pour une fois) que de l’hémoglobine quand il s’agit d’un jeu viking, ça fait du bien. Non, ces gars-là (loin d’être des anges, c’est certain) n’étaient pas QUE des bourrins. Il fallait bien gérer le quotidien, comme tout le monde.

Nous commençons avec 6 vikings au départ (puis 1 de plus à chaque nouveau tour). C’est parti pour l’autoroute du plaisir ! Oups, au fait, les vikings mangent (l’aventure ou le quotidien, ça creuse ! Il faudra nourrir ses vikings (acheter une côtelette pour nourrir ses hommes est une belle satisfaction personnelle).

 

 

Votre but ? Récupérer des tuiles, que vous poserez sur votre plateau personnel. Chacune des tuiles a une couleur (orange, rouge, vert, bleu) et vous ne pouvez évidemment pas les placer comme vous le souhaitez. Il y a des règles strictes à respecter que vous ne détaillerons pas ici pour ne pas vous perdre en route. De nombreuses vidéos youtube explique, en détails, comment jouer au jeu.

Il faudra remplir, du mieux possible, son terrain (village composé notamment d’un port dans lequel vous stockez des drakkars). Le but ultime est d’avoir le plus de points à la fin de la partie 😉

 


Ci-dessus, un plateau individuel en cours de partie.

 

En mer, vous pourrez vous emparer de tuiles île qui rapportent des points de victoire. Aller dans la montagne est également possible, aller piller, élever des moutons et des vaches aussi (Oh, Agricola, souvenirs, souvenirs). Il y a une variété énorme de possibilités !

 

 

 

NOTRE AVIS

“Où donner de la tête ? Il y a tellement de choix”. Ça a été le sentiment majeur, pendant la 1ère partie, pour les 4 joueurs dédiés à ce test. Nous avons gagné en efficacité sur les 4 autres parties, toute une aventure tant le jeu est riche. Un titre alléchant pour les fans des jeux de Uwe Rosenberg. A vrai dire, la seule chose qui peut freiner est le prix (A la Gloire d’Odin coûte environ 90 euros). Un prix qui, attention, se justifie complètement puisque la boîte est énorme, lourde de matériel (le jeu fait près de 4 kilos !). Un gros et beau bébé à la rejouabilité, je dirais, infinie. Pourquoi infinie ? Parce que votre première partie, vous la trouverez stimulante. L’immensité des choix donne le vertige, un vertige qui frustre sur les premières parties car on a envie de TOUT FAIRE, chose évidemment impossible. Vous sortirez de votre première partie heureux mais terriblement frustré par l’apprentissage que vous venez de commencer.

Pour maîtriser le jeu, profitez de toute la richesse qui vous est proposée. Dans tous les cas, il vous faudra au moins 5 parties avant d’avoir l’impression d’être en territoire familier. Pourquoi ? Parce que les joueurs observent, s’inspirent des actions des autres, apprennent de leurs erreurs et se disent que telle ou telle stratégie aurait pu porter ses fruits et engranger plus de points de victoire. Pour s’améliorer, il faut innover, tenter des stratégies, découvrir des actions (il y en a 62 je le rappelle ! Profitez-en pour les découvrir). 

L’idée est d’optimiser vos tours, de réaliser des enchaînements, un “effet dominos” (telle ressource me rapporte ceci, ce qui me permettra d’acheter un drakkar, puis je pourrai prochainement explorer avec ce bateau). Il faut penser aux combinaisons, le fameux “combo” dans le jargon gamer. Pensez bien votre partie sur plusieurs tours, regardez tout, tout le temps, partout. Que ce soit regarder le plateau central sur lequel sont indiquées les 62 actions, regarder le plateau individuel des autres joueurs, ou foncer dans le tas et jouez “à l’aveugle”, je cite “Juste pour voir.”, vous observerez et aurez de bonnes comme de mauvaises idées. N’ayez pas peur de l’échec, challengez-vous. Pas parce que le jeu est difficile à comprendre, non, mais parce que le jeu vous force (de par la diversité proposée) à vous spécialiser, à faire preuve d’observation, de logique spatiale (imbriquer des places tout en respectant des contraintes strictes. Ex : les tuiles vertes ne doivent jamais se toucher sur votre plateau individuel).

Vous allez tâtonner, rager d’avoir récupérer une tuile plutôt qu’une autre, de vous être trop éparpillé et de finir avec un score assez pauvre en points de victoire. Ce n’est pas grave, c’est normal. L’apprentissage est long mais “Diable, comme c’est bon !”.

A la Gloire d’Odin est un jeu édité par Filosofia et distribué par Asmodee.

 

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