Marseille se met en mode « Person of Interest »

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Vous connaissez peut être la série « Person of Interest » ? (d’ailleurs, je prépare un article à ce sujet dans la catégorie  des « séries à regarder ») Si ce n’est pas le cas, l’histoire parle d’une intelligence artificielle créée dans le but d’éviter des attentats. Pour cela, elle croise toutes les données qu’elle possède avec l’analyse des images de millions de caméras de surveillance. Si à preuve du contraire, le scénario reste une fiction, il semblerait que la réalité ne soit pas si loin. Une première étape allant dans ce sens vient d’être actée à Marseille…

Tout d’abord, remettons les choses dans son contexte. Quelques jours après les événements de Nice, la ville de Marseille a été, pour la première fois, clairement désignée comme cible dans une vidéo publiée par Daesh. Jean-Paul Gaudin, le célèbre maire de la ville, n’a pas tardé à réagir pour rassurer ses administrés :

« une mobilisation accrue et significative de tous les moyens humains et matériels nécessaires à la protection des Marseillais, ainsi que des milliers de visiteurs ou de touristes ».

Il a également profité de cette conférence de Presse pour annoncer qu’un appel d’offre sera prochainement lancé pour équiper la ville d’un logiciel de gestion prédictive. Plus qu’une simple annonce dans le vent, ce projet initié en 2015, a pour ambition d’utiliser les nouvelles technologies pour résoudre le problème majeur de Marseille, l’insécurité. La première étape de ce projet est donc l’implantation d’un logiciel de gestion prédictive dans le centre de supervision urbaine de la ville.

Cette intelligence artificielle va croiser les données de la police, de la voirie, de la municipalité… afin de prédire les différents mouvements de foule et les concentrations de personnes. L’objectif étant de répartir efficacement les ressources policières pour sécuriser les nombreux événements marseillais. Mais ce n’est que la première étape…

Mexico, l’exemple à suivre

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L’adjointe au maire, déléguée à la sécurité, a clairement exprimé son désir d’appliquer cette « prévention des risques » à la gestion en temps réel, pour, par exemple, détecter les comportements suspects, ou encore les individus armés.

On dirait bien que la maire de Marseille s’inspire fortement du dispositif mis en place à Mexico par Thalès en 2012. 15 000 caméras de sécurité, des drones, des détecteurs de coups de feu, des boutons de secours dans les rues, la ville mexicaine est ultra-surveillée ! Toutes ces données récoltées sont croisées avec les fichiers de la Police, ainsi que les positions, en temps réel, des forces de l’ordre. Supervisée par un opérateur, l’intelligence artificielle coordonne les forces de Police pour diriger et prioriser leurs actions.

Si la méthodologie peut paraître abusive, on ne peut pas nier les résultats. En 2013, Thalès annonçait que la criminalité avait baissée de 48,9% , que le temps d’intervention est passé de 12 min à 2 min et que les vols de véhicule ont été réduit de moitié.

Qu’on soit pour ou contre, cette récolte abusive des données pose de nombreuses questions de sécurité. Qu’est ce qu’il se passerait si des individus malintentionnés arrivaient à pirater le système pour avoir accès aux positions des forces de l’ordre en temps réel ? Si le débat n’est pas encore d’actualité en France, il semblerait bien que la « Safe City » soit l’enjeu urbain majeur de ces prochaines années.

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