On ne parle que de lui depuis quelques semaines sur la Toile. Enfin, une alternative au vieillissant Twitter serait arrivé… Il s’agit de Mastodon, un logiciel libre qui se veut un réseau social ainsi qu’une plateforme de micro-blogging. Un peu déroutant de prime abord, il pourrait en intéresser plus d’un… dès lors qu’on s’accroche un peu au début, les différences pour un Twittos (un utilisateur de Twitter) étant notables très rapidement.
Mastodon
Tout est dit dans l’image ci-dessus : on y parle de serveur libre, d’alternative, de monopolisation évitée, et de transparence. On lit aussi, en anglais, que les inscriptions sont fermées sur cette instance…
Une fois que nous aurons compris tout cela, nous aurons donc compris ce qu’est Mastodon et à quoi ça sert. C’est parti !
– Serveur libre de réseautage social –
Mastodon est un réseau social open source, cela signifie que n’importe qui peut faire évoluer le code. 7-Zip (pour gérer les fichiers compresser), Filezilla (un client FTP), the Gimp (une sacrée alternative à Photoshop)… Ces noms vous parlent peut-être, ce sont des logiciels open source utilisés par des millions de personnes dans le monde. Quand une communauté de développeurs se prend d’amour pour un logiciel open source, on voit avec les exemples que j’ai cités que cela peut aller très loin dans le développement et ce, pendant de nombreuses années. A voir si cela sera le cas avec Mastodon.
Concernant le réseautage social, Mastodon permet d’échanger avec des utilisateurs du réseau et de les suivre. On peut bien entendu aussi poster des informations que l’on souhaite partager avec les autres membres.
– Alternative décentralisée –
La phrase complète est très intéressante et on voit que les mots ont été soigneusement choisis afin de se démarquer clairement notamment de Twitter : Alternative décentralisée aux plateformes commerciales, la monopolisation de vos communications par une entreprise unique est évitée. Mastodon ne repose donc pas sur un serveur central appartenant à une société à but lucratif. Au contraire : il existe un tas de serveurs faisant tourner le réseau social, on dit qu’il y a plusieurs instances. On retrouve ce mot dans le petit texte en anglais , dans l’image ci-dessus. L’instance première, mastodon.social, soit le tout premier serveur monté par la créateur de Mastodon (l’Allemand Eugen Rochko), n’accepte plus d’inscriptions. Il a été victime de son succès. Pas grave, puisque l’on peut s’inscrire sur une autre instance, un autre serveur ! Je me suis inscrit sur mastodon.cloud. Et j’ai fait une demande d’inscription sur mamot.fr, l’instance installée, maintenue et supervisée par l’équipe des bénévoles de la Quadrature du Net, association de défense des libertés.
– Tout un chacun peut faire tourner Mastodon –
Transition au top avec ce que je vous disais juste avant. Je suis inscrit sur une instance, mais je souhaite aussi m’inscrire sur une autre. En fait, même moi je pourrais créer une instance si je le voulais. L’idée est quand même de s’inscrire sur une instance qui va perdurer dans le temps car si une instance disparaît, notre compte disparaît avec.
Mon avis sur Mastodon
J’aime beaucoup cet énième réseau social. Car oui, encore un autre réseau social, encore un qui veut renverser le roi en place (Twitter), encore un qui potentiellement peut terminer dans l’oubli aussi vite qu’il est apparu.
Ce qui me plaît, c’est d’abord le « look & feel ». Comme vous pouvez le voir ci-dessus, Mastodon se présente sous la forme de colonnes, comme TweetDeck. C’est pratique pour tout voir en un coup d’oeil.
Ensuite, on peut poster des messages de… 500 caractères ! Ca fait vraiment bizarre quand on est habitué depuis des années à poster des tweets de 140 caractères maximum. A propos, un message posté s’appelle un pouet (Toot en anglais). L’éditeur de texte permet de rajouter facilement des emoticons, une image, et aussi de modifier la confidentialité du post ainsi que sa « visibilité » : si on publie une image pouvant heurter certaines sensibilités, on peut faire en sorte qu’elle soit masquer de base. Il faut alors cliquer dessus pour la voir.
Mon ami Hadr1en me faisait remarquer une chose par rapport aux instances : si je m’appelle Tode sur mastodon.cloud, quelqu’un d’autre peut s’appeler Tode sur une autre instance. En gros, on ne peut pas avoir un nom unique comme sur Twitter (personne d’autre que moi ne s’appelle @Todephotographe sur Twitter). Je ne trouve pas cela si grave que ça car les possibilités grâce aux instances sont bien plus importantes qu’avoir un nom unique. Déjà, nous pouvons intéragir avec des personnes se trouvant sur d’autres instances, sur d’autres serveurs, donc. C’est comme lorsque j’envoie un e-mail depuis mon adresse Gmail à un ami qui est chez Hotmail. J’ai donc mon adresse « Tode » chez Gmail mais il y a de grandes chances qu’une autre personne ait le même nom chez Hotmail ou Yahoo. Pas si grave… Non ? Et puisqu’il est possible d’interagir entre instances, tout est interopérable (suivre des membres d’autres instances, leur envoyer des pouets, mettre en favori leurs pouets, etc. ).
Et surtout, des instances vont on l’espère se transformer petit à petit en instances « spécialisées »… C’est en fait déjà le cas pour certaines d’entre elles. Imaginez, on pourra s’inscrire par exemple sur une instance orientée sports mécaniques, ou bien développement C++ ou encore politique. Ou choisir une instance plutôt généraliste. Et là, l’installation par tout à chacun et la décentralisation, ça prend tout son sens !
Alors ok, on peut utiliser Mastodon depuis son ordinateur. Quid de l’utilisation mobile ?
Et bien c’est possible, et il existe plusieurs applications capables de nous donner accès à Mastodon. Il faudra bien vérifier que l’application que vous choisissez est compatible avec votre instance. Pour ma part j’ai dû me tourner vers TootyFruity pour pouvoir accéder à mastodon.cloud. Cette application est en cours de développement mais elle fonctionne déjà très bien.
Mon utilisation de Mastodon est vraiment récente mais j’apprécie vraiment les différentes possibilités offertes par la plateforme. Les instances, le côté open source, cette petite saveur de Twitter à ses débuts, tout cela est bien sympa. A voir comment le réseau social va évoluer au fil des prochains mois.