Critique ciné : 10 Cloverfield Lane

La nouvelle production de JJ Abrams, 10 Cloverfield Lane, est bientôt dans les salles obscures, et la moindre des choses, c’est de dire que le résultat est bluffant.

On retrouve Mary Elisabeth Winstead, John Goodman et John Gallagher Jr. dans un huis-clos étouffant, sous fond d’apocalypse.

« Meet Howard »

Michelle s’enfuit de son appartement de manière assez précipitée. Il semblerait qu’une dispute de couple en soit la cause. Michelle coure, fait ses bagages de manière hâtive, et claque la porte. Elle roule, fait le plein, roule encore… et quelque chose heurte sa voiture, l’envoyant violemment dans le décor.

« 10 Cloverfield Lane démarre. »

Notre héroïne se réveille dans une pièce en béton nue, attachée à une tuyauterie. Qui l’a amenée ici, pourquoi ?

Son supposé kidnappeur fait son apparition. Voici Howard. Un homme d’un certain âge, qu’on découvre féru de survivalisme, et de conspirations. Quand Michelle lui demande ce qu’elle fait ici, elle récolte juste un « Tu as eu un grave accident de voir, je t’ai sauvé ».

L’autre habitant de ce bunker, Emmett, est un jeune homme plutôt volubile, qui aime parler.

Tous les trois sont donc enfermés dans un bunker antiatomique. D’après Howard, une attaque a été menée contre les USA, anéantissant la population. Pas facile de vérifier ses dires quand on a pour toute ouverture sur le monde extérieur un hublot de la taille d’une feuille A4.

Howard est clairement une personne de poigne, et malgré la pseudo décontraction qui règne au sein de l’abri il n’hésite pas à démontrer sa force de manière verbale ou physique lorsque que quelque chose lui déplait. Et ça, il y en a un paquet. Sous une bonhomie apparente, Howard se révèle petit à petit, à mesure que des indices apparaissent pour contredire ses affirmations. Ça part très loin, et l’image de bon samaritain se déchire progressivement, jusqu’au rebondissement final.

« Fais pas ceci, ne parle pas trop fort, ne fais pas trop de blagues… » Howard offre un paternalisme un peu curieux à deux jeunes adultes, qui sont plus ou moins pris à contre-pied, étant forcés de rester dans l’abri ils ne veulent pas froisser leur hôte. Niveau tension, c’est l’équivalent d’une cocotte-minute pleine de C4 et de clous.

« T’es allé voir à la surface ? »

Si Emmett confirme bien avoir vu quelque chose exploser juste avant de courir à l’abri, Michelle n’est pas dupe, et se demande si Howard ne cache pas quelque chose. Etre enfermé avec ce vieux parano pendant plusieurs années risquent d’être au mieux compliqué. La tension fluctue entre des scènes de vie quotidienne (parties de jeu de société, visionnage de K7…) et des engueulades de plus en plus hardcore. Les scènes sont faites de manière à ce que les spectateurs se sentent enfermés avec le trio, ce que voulait le réalisateur Dan Tratchenberg : réussir à reproduire cette approche qu’avait Cloverfield, filmé en faux plans-séquences caméra à l’épaule, mais avec une manière de filmer plus traditionnelle. Ça créée une ambiance très oppressante dans la salle, que seules quelques petites touches d’humour arrivent à percer. Et pourtant, plus l’intrigue avance plus le rythme s’accélère, pour se terminer sur une révélation très surprenante.

10 Cloverfield Lane digne représentant de Cloverfield premier du nom ?

Le développement du film n’a pas été sans accrocs. D’abord baptisé « The Cellar » puis « Valencia », 10 Cloverfield Lane n’était pas sensé participer au Clo-verse, et on le ressent bien dans les scènes finales, qui sont un peu décalées vis-à-vis de la trame principale. D’après JJ Abrams lui-même « les deux films se tiennent sur une ligne temporelle différente » , les liens entre Cloverfield et 10 Cloverfield Lane sont plus symboliques qu’autre chose : des mystères, un non-choix d’assister à des événements (enfermé dans les rues de New York/ enfermé dans un bunker), un monstre qui rôde (et n’est pas forcément celui qu’on pense) …

Verdict

On peut se l’avouer, l’histoire n’est pas le truc le plus original de la Terre. Et pourtant 10 Cloverfdield Lane tient largement la route, porté par un trio d’acteurs excellents. Mention spéciale à John Goodman qui offre une performance superbe à l’écran dans son rôle de paranoïaque malsain. L’ambiance est proprement étouffante, et on se surprend à retenir sa respiration pendant certaines scènes.

Je regrette qu’on n’ait pas plus de réponses concernant ce qui arrive à New York, car c’est vraiment une fausse suite (non pas que ça ait été annoncé comme).

Je vous le recommande dans tous les cas, c’est un excellent film, qui sort le 16 mars 2016 dans les salles obscures.

 

Critique réalisée par Alexis.

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