Et là vous vous dites : Pardon ? Est-ce que j’ai bien lu ce que je viens de lire ? On va parler de règles sur Moovely ?
Et bien oui, non seulement on va parler règles, mais ça tombe bien car on va parler high tech aussi !
Curieux ? Allez, feu patate !
Ce n’est pas parce que nous sommes majoritairement des auteurs masculins sur le blog, que nous sommes insensibles à ce que nos compagnes, ou camarades du sexe opposé, peuvent vivre.
Et les règles douloureuses, en voilà un vaste sujet. C’est pourquoi nous allons vous parler d’un appareil un peu magique : Livia !
Mais pour comprendre pourquoi je vous en parle, laissez moi vous expliquer comment j’en suis arrivé à vous écrire cet article.
Les règles, encore un tabou complexe
Les règles, c’est sale, donc faut pas en parler ! En voilà un préjugé qui reste incroyablement ancré dans l’esprit (d’hommes, comme de femmes).
Bon… ici, les préjugés et les tabous, nous ne sommes pas des grands fans, alors on va aller droit dans les faits, et le plus clairement possible.
Les règles, parfois, ça fait mal
Mais quand je dis « ça fait mal », je ne vous parle pas du mal de ventre de quand tu sors d’un dîner chez mamie et où tu vas aller comater sur le canap’. Non ! Là je te parle de douleurs qui t’empêchent de te tenir debout, qui t’empêchent de marcher. Alors pour te concentrer au boulot ou au bahut, n’en parlons même pas.
Et là, je te vois venir petit complatiste (néologisme de ma création : de complotiste et de platiste) : Stef, tu n’as pas l’impression d’exagérer ?
Pour en avoir discuté avec ma compagne et d’autres amies, et surtout pour l’avoir vu lors de certaines crises de douleurs, si je devais vous faire un comparatif masculin, ça peut clairement atteindre le même seuil de douleur qu’un bon coup de pompe dans nos parties… pendant 4 ou 5 ou 6 heures par jour (voire plus)… une semaine par mois. Et non, je vous assure, je n’exagère vraiment pas. Bien sûr cela dépend des femmes, toutes ne souffrent pas au même niveau. Mais même, imaginez vous avec une douleur constante aux testicules, même pas nécessairement insurmontable, mais pendant 6h par jour ou plus. Vous l’avez le comparatif ?
Bien.
Pourquoi je n’en entends pas parler ?
Je vais faire rapide, car bon, on n’est quand même pas sur Doctissimo, et ce que vous voulez, vous, c’est le High Tech !!!! C’est quoi le Livia ??? Oui mais, chers lecteurs, si vous ne savez pas pourquoi je vous en parle du Livia, vous ne comprendrez pas à quoi ça sert.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que puisque c’est un sujet un peu tabou, et bien on ose pas trop en parler. Et puisque la société à tendance à peu prendre au sérieux le sujet des règles douloureuses comme un vrai sujet, et bien les femmes qui le subissent préfèrent parfois ne rien dire plutôt que d’être moquées.
Et pour cela, prenons les phrases les plus courantes qu’on peut entendre sur le sujet, provenant d’hommes ou de femmes (et oui !) :
- « Ça ne fait pas si mal, faut arrêter de jouer les chochottes »
- « C’est bon, c’est une semaine par mois »
- « Ça touche pas autant de gens, on va quand même pas s’arrêter sur tous les petits problèmes de chacun » (Véridique !)
Et soyons pragmatiques :
- La douleur : Je vous ai donné un comparatif qui me semble très concret, mais faites vous votre propre idée, interrogez les femmes qui vous entourent !
- La durée : 1 semaine par mois = 25% de ton temps. 3 mois par an. C’est plus que tes congés payés ou tes vacances scolaires accumulées.
- Combien de femmes sont touchées ? Les règles douloureuses (ou Dysménorrhée de leur vrai nom), cela touche 3 adolescentes sur 4, puis 45 à 90% des femmes. (Donc retour au point 1/ : Vraiment, demandez aux femmes de votre entourage).
Et parce que nous ne sommes pas un site médical, je ne vous parlerai pas de l’Endométriose, qui touche pourtant 10 à 20% des femmes, mais sachez que cela empire méchamment les douleurs.
Donc voilà, maintenant le décor est placé. Vous avez compris (ou au moins appréhendé) un sujet que vous n’aviez jamais vraiment abordé ou alors à peine survolé. Le LIVIA maintenant !!!
LIVIA c’est quoi ?
Et bien en une phrase : Livia c’est un petit appareil d’électrostimulation, destiné à bloquer le message « douleur » du corps.
Comment ? et bien en « occupant » vos nerfs, vecteurs des messages de la douleur. De manière imagée : Livia fait « diversion » sur les nerfs.
Comment cela se présente ?
Concrètement, Livia se compose d’un petit boitier tout mignon de 55 mm X 55 mm X 20 mm et de 37g (le poids d’une prune grosso merdo !) et de deux petits pads qui vont se coller sur votre peau, au niveau du bas ventre ou sur le dos (concrètement là où vous avez mal, en fait…).
Vous collez vos deux pads, vous clipsez le livia sur votre pantalon / jupe / autre et hop! installation terminée!
Sur le boitier, la simplicité extrême : un bouton power, un bouton « + », un bouton « – » pour gérer l’intensité du courant électrique.
Il faut savoir qu’alors que les électrodes sont pérennes, les « gelpads » sont eux, des consommables. Ce sont eux qui assurent le parfait contact entre les électrodes et la peau. Le site Livia recommande de changer ces gelpads à chaque cycle menstruel. Une paire, un mois.
Comment ça marche ?
Concrètement, le LIVIA, au travers des pads, va diffuser un très léger courant électrique continu. Attention, on ne parle pas ici de gros chocs électriques réguliers qui ont pour but de vous contracter façon muscu ! Normalement, si vous l’utilisez, c’est que les contractions musculaires, vous y avez un peu gouté avec vos douleurs et que vous voulez vous en débarrasser !
Non ici, le but du jeu, comme je le disais plus haut, c’est « d’occuper » votre système nerveux. On appelle ça la « théorie du portillon » (ou Nociception si vous voulez vous la péter au prochain dîner chez Mamie). En clair, le courant électrique du LIVIA va occuper les nerfs qui entourent la zone douloureuse. Ainsi ils ne seront donc plus capables de transmettre les messages de douleur. Votre cerveau ne les recevra donc pas : vous n’avez plus mal.
Est-ce que ça marche ?
Hahahaha vous m’attendez au tournant là hein ? Moi, un homme, venir vous dire si un truc est efficace contre les règles douloureuses… et bien même si je n’ai pas résisté à ma curiosité maladive de me coller les pads sur le ventre, ce n’est pas moi qui vais vous répondre, mais ma compagne dans la vie de tous les jours : Raphaëlle.
Stef : Bonjour Rapha ! Merci d’avoir accepté de répondre à mes questions.
Raphaëlle : Avec plaisir ! si ça peut en aider d’autres que moi, ce sera mission accomplie
S : La première question que j’aimerai te poser : Est-ce que tu pourrais nous décrire en quelques mots les douleurs que tu rencontres, en terme d’intensité, de fréquence ?
R : La première comparaison qui me vient en tête serait des coups de couteau dans le bas ventre : cela arrive parfois violemment, sans prévenir, cela paralyse, plie en deux, coupe le souffle et peut parfois être à la limite du supportable. C’est une douleur que j’évalue à 8/10, et qui provoque bien souvent une forte augmentation du rythme cardiaque et des sueurs froides, ce qui est très fatiguant et me prend toute mon énergie. Il peut aussi y avoir de « simples » crampes, ou contractions, qui sont bien pénibles tout de même.
S : Et cela fait combien de temps que tu as ces douleurs ?
R: J’ai commencé à avoir des douleurs vers l’âge de 17 ans environ. Avant cet âge, j’avais ce que je qualifierai de douleurs de règles « classiques » : inconfortables mais gérables. Mes douleurs s’étaient accentuées ces deux dernières années. J’ai appris il y a un mois que la cause de mes douleurs était une endométriose profonde.
S : Du coup, est-ce que tu pourrais nous décrire, avec tes propres mots, les sensations que le Livia procurent ?
R : Le Livia surprend la première fois car cela provoque une sorte de chatouille, ou vibration (pas du tout désagréable). Bien qu’il s’agisse d’éléctrostimulation, chose que j’avais déjà utilisée pour la rééducation du pied, dans le cas de Livia les fréquences sont douces et totalement appropriées à mes douleurs : elles occupent la zone, et bloquent du coup assez bien la douleur ressentie normalement. Et le truc génial : l’effet est instantané ! J’augmente la puissance selon la douleur et le besoin, la modulation est idéale. J’ai noté aussi que l’appareil détend la zone, les tissus , les nerfs etc. je me sens beaucoup moins coincée nerveusement du ventre et du bas du dos.
S : Donc, forcément, la question ultime : Pour toi, est-ce que ça marche le Livia ?
R : C’est un objet qui a littéralement changé ma vie. Oui cela marche pour moi ! Je regrette d’avoir découvert cet objet si tardivement même ! Je l’utilise depuis maintenant six mois et cela me permet d’affronter des journées, de continuer ce que je fais, travail ou sortie, chose que je ne pouvais pas faire avant. Cela m’a fait aussi considérablement réduire ma consommation de médicaments. C’est un appareil rassurant, car je sais que si je l’ai sur moi, je suis parée en cas de douleurs. Il est vraiment petit et discret donc je n’ai rien à redire non plus au niveau design.
Conclusion
Le Livia, c’est donc un petit boitier qui n’est clairement pas là pour vous soigner. Ce petit appareil il est là pour faire du bien là où on vous à toujours dit « oui bhin qu’est ce que tu veux, on ne peux rien faire ! »
Le boitier Livia, c’est pour vous, mesdames, mesdemoiselles, qui passez même 2 ou 3 jours dans le mois avec des douleurs abdominales, qui vous empêchent de vous concentrer, de bosser, de profiter du film, du moment passé avec les ami(e)s. C’est de pouvoir reprendre votre souffle au milieu de ces douleurs, au mieux pénibles, au pire handicapantes. Et c’est aussi et surtout une alternative plus saine aux antidouleurs médicamenteux et dérivés d’opiacés qui peuvent présenter un risque de dépendance.
D’un point de vue purement technique, on regrettera quand même l’absence d’une diode quelque part donnant l’état restant de batterie. Ce n’est pas l’appareil qui sera utilisé tous les jours, certes, mais du coup quand on a besoin, on en a vraiment besoin et on apprécie rarement de tomber en rade. Toutefois la bonne nouvelle : son rechargement via port MicroUSB vous permet de le charger avec moults de vos chargeur de smartphone.
Pour vous donner une idée, le Livia à 50% de puissance (niveau 10 sur 24 niveaux d’intensité) tient deux bonnes journées avec 4h d’utilisation dans la journée.
D’un point de vue économique, je ne saurais que vous recommander, pour démarrer, l’achat d’un pack de démarrage avec le Livia, sa boite de rangement, un cable de recharge, 1 paire d’électrodes, 3 mois de gelpads (159,99€ le tout). Sur ces derniers, bien que la recommandation du site est de les changer tous les mois, je vous confirme qu’en utilisation intensive (plusieurs heures par jour pendant une bonne semaine, sans nécessairement décoller les pads entre les moments d’arrêts) et parfaitement entretenus (c’est à dire en remettant, à chaque retrait, les pastilles de protection et en les rangeant dans une pochette à l’abris de la poussière) chaque pair de pads tiens allègrement ses deux mois.
A vous de juger à l’utilisation, sachant que derrière, 6 pads (donc 6 mois) coûtent 25€.
A noter également, les électrodes, de part leur finesse, ont la même fâcheuse tendance que les écouteurs : Il faut en prendre soin pour ne pas les abîmer. Bien que l’étui de rangement soit dimensionné pour recevoir votre Livia et ses électrodes dans la même petite boite, je vous suggère d’avoir votre propre petite sacoche souple pour tout y ranger soigneusement, sans trop plier les câbles des électrodes (Les rechanges se vendent 20€ ).
Bref, un petit appareil fort pratique et qui, vous l’aurez compris, permettra à vos mères, vos sœurs, vos compagnes, vos amies, de vivre un petit peu plus sereinement.
Pour aller plus loin :
Cet article de test sur le Livia est bien terminé mais, pour ceux que ça intéresse, je souhaiterai en profiter pour vous parler rapidement de l’Endométriose.
Ce qu’il faut savoir dans les très très grandes lignes, c’est que cette maladie est assez méconnue et touche pourtant presque 1 femme sur 5. La maladie elle même se caractérise en la présence de muqueuses utérines… en dehors de l’utérus. Ne me demandez pas comment cela est possible, ça me dépasse.
Et pourtant, non seulement ça existe, mais en plus ça fait extrêmement mal. Pourquoi ?
Parce que le but de cette muqueuse c’est de se gonfler et se dégonfler au rythme des cycles menstruels (pour préparer l’utérus à recevoir un éventuel fœtus). Et si cette muqueuse se retrouve ailleurs que dans l’utérus (cas d’endométriose) cela provoque alors des lésions, des adhérences et/ou des kystes dans les organes où elle se trouve.
Je vous laisse imaginer la joyeuseté du truc.
Autre chose qui est très importante à savoir, c’est que puisque c’est mal connu, c’est très mal diagnostiqué. Aujourd’hui, une femme, lorsque le médecin lui annonce qu’elle est atteinte d’Endométriose, c’est qu’elle est généralement atteinte depuis 5 à 7 ans.
Les raisons sont doubles : la difficulté du diagnostique d’abord. Mais aussi, et c’est malheureux, le manque de confiance de certains gynécologues (hommes ou femmes) dans les dires de leurs patientes. Dis autrement: il n’est pas rare que lorsqu’une femme décrit l’intensité de ses douleurs, le gynécologue ne la croit tout simplement pas.
Je ne rentrerais ici dans aucun débat mais ce sont des éléments qu’il faut avoir en tête pour pouvoir en parler autour de vous. Si une femme de votre connaissance (ou vous même si vous êtes une femme ^^) présente des règles particulièrement douloureuses, parlez lui de l’endométriose. Faite en sorte que la piste soit au moins étudiée.
Et partagez lui cet article pour lui dire, en plus, qu’un appareil peut au moins l’accompagner dans son quotidien.
Si vous souhaitez en savoir encore plus, parce que vous venez de savoir que vous êtes atteinte, que vous connaissez une femme atteinte et que vous souhaitez la soutenir, je vous invite à jeter un œil sur endofrance.org qui explique de manière simple beaucoup, beaucoup de choses.
Merci à vous. Merci pour Elles.