Test du jeu de société Les Basses Terres

Amateurs de jeux de gestion, voici une nouvelle sortie qui pourrait vous intéresser. La version française de Lowlands arrive en boutiques le 29 juin ! Les Basses Terres est un jeu de placement d’ouvriers pour 2 à 4 joueurs, à partir de 12 ans, et pour des parties de 50 à 100 minutes environ. Si vous êtes fan de Agricola (pur jeu de gestion et de placement d’ouvriers), de Scythe (oui, oui, on vous expliquera en quoi), ou encore de l’extension Climat du jeu EvolutionLes Basses Terres est une sortie qui mérite de vous y attarder. Vous verrez rapidement dans cet article s’il s’agit d’un jeu pour vous.

 

LA VIE EST DURE MA BONNE DAME !

Les Pays-Bas situés sur la côte de la mer du Nord sont des terres austères constamment menacées par les ondes de tempêtes. Vous incarnez les habitants de ces contrées, toujours confrontés au même dilemme : construire de nouvelles digues et abandonner les fermes, ou rester pour élever des moutons et faire prospérer leur exploitation ? 

Réussirez-vous à trouver le bon équilibre entre les obligations économiques de votre élevage et la nécessité de vous protéger en construisant la digue ? Serez-vous prêts à faire face à l’onde de tempête quand celle-ci frappera la côte ?

Dans ce jeu de Claudia et Ralf Partenheimer, la vie est féroce avec les joueurs. Changement de marée (menace d’une inondation), travail (La vie n’est pas facile…), entretien (l’accalmie, enfin !), et marée haute (Ciel, mes moutons !). Il faut se préparer au pire !

 

 

AGRICOLA, EST-CE BIEN TOI ?

Dans Les Basses Terres, chaque joueur possède un plateau personnel et commence avec deux moutons dans un enclos. Il a également trois fermiers (1 fermier pouvant réaliser 2 actions, 1 autre pouvant en faire 3 et le dernier, 4).

Plateau central entouré de plateaux individuels (un plateau individuel par joueur).

 

Même si le plateau central ne ressemble pas à celui du jeu Agricola, nous nous sommes tout de suite sentis en territoire familier avec Les Basses Terres, le but étant également de développer une exploitation et de le faire au mieux pour l’emporter sur les autres joueurs. C’est surtout le plateau individuel qui fait spontanément penser à Agricola (dans lequel il y a aussi des moutons et des clôtures).

Une partie se déroule sur trois périodes, divisées en cinq phases plus une phase de fin de partie : 

  • Changement de marée,
  • 1/ Travail,
  • 2/ Entretien,
  • 1/ Travail,
  • 2/ Entretien,
  • 3/ Marée haute.

Un marqueur sur le plateau central vous permet de voir où en est le niveau de l’eau et de savoir quelle est la phase en cours. A la fin de chaque phase, le marqueur est déplacé d’une case vers le haut. A la fin des trois périodes, une phase finale a lieu une fois (l’Onde de Tempête). La partie commence par la première phase de changement de marée (cf, ci-dessus).

 

 

Comme Agricola, ce jeu est un jeu de gestion et de placement d’ouvriers (ici, de fermiers), lesquels permettent aux joueurs, en les positionnant sur les cases de son plateau personnel, de réaliser les actions indiquées. A noter qu’un joueur peut poser deux fermiers sur la même case mais qu’il doit payer une pièce pour poser le deuxième (au départ, les joueurs démarrent avec 4 pièces d’or). S’il souhaite positionner son troisième fermier sur cette même case, il devra alors payer deux pièces.

Mais nous ne sommes pas là pour parler des similitudes avec Agricola qui se résume finalement à un genre donné. Les Basses Terres apporte bien plus aux joueurs qu’un copié/collé d’un jeu qu’on ne présente plus.

 

 

Dans les choix à disposition pour vous développer, vous pouvez construire une extension de ferme en dépensant des ressources (bois, argile, pierre), construire ou déplacer des bordures (barrières qui retiennent vos moutons), piocher des cartes ressources (vous démarrez avec quatre cartes au début de la partie), construire/renforcer la digue pour prévenir l’inondation (il vous faudra évidemment dépenser des ressources pour faire cette action). Ce qui est génial c’est que vous pouvez demander de l’aide à un autre joueur et celui-ci, s’il accepte, pourra alors contribuer à agrandir la digue (il faudra simplement qu’il ait des cartes Ressources).

Au passage, nous avons trouvé génial et très immersif de voir la digue se construire en parallèle de la marée menaçant d’inonder les terres (photo ci-dessous : digue en marron et marée en bleu).

 

Précision : la carte 1 – 3 n’aurait pas dû être sur la photo. Petite erreur pendant l’une de nos parties.

 

Dans l’introduction, nous parlions de Scythe. Cette référence n’a pas pour but d’affirmer que Les Basses Terres et le jeu cité sont similaires car ce n’est ABSOLUMENT PAS LE CAS mais nous avons adoré découvrir que construire des bordures (barrières) permet de révéler des surprises. En effet, les bordures, mais aussi les bâtiments (petites maisons) cachent des « cadeaux » (photos ci-dessous). Construire des bordures ou des bâtiments (cad : acheter une tuile bâtiment et la poser sur son plateau individuel) devient vite intéressant pour ce qu’ils débloquent sur le mini plateau personnel. Dans Scythe, nous avons également un système similaire et il est vraiment grisant de se dire qu’on fait d’une pierre deux coups.

 

Construire des bâtiments révèle ce qui était caché. 

 

Construire des bordures révèle des bonus cachés

 

Les Basses Terres est un jeu d’optimisation et d’élevage, l’idée étant de commercer, de s’enrichir et d’améliorer son exploitation/ de construire des tuiles (une mangeoire, une bergerie extérieure, une briqueterie de maître, une banque, une ferme d’élevage, etc). Vous pourrez acheter les tuiles à l’aide de ressources et les positionner ensuite sur votre plateau personnel (celui sur lequel vous avez deux moutons au départ). Les tuiles sont soit des bâtiments soit des équipements. Afin de rendre le tout plus facile et ne pas bloquer les joueurs, vous pouvez facilement échanger des ressources pour acquérir celles qui vous font cruellement défaut. Rappelons que les ressources sont au coeur du jeu. Le bois, l’argile et la pierre sont importants et vous devrez sans arrêt jongler avec.

 


Tuiles disponibles.

 

En plus de tout cela, vous pouvez aussi vendre et/ou acheter des moutons (que vous devez idéalement protéger de l’inondation). Le prix des animaux est variable (indiqué sur le plateau central tandis que le marché des moutons se situe sur un plateau séparé, cf photo ci-dessous). Achats possibles dans la limite des stocks disponibles 😉

 

 

Et que font les moutons ? Ils se reproduisent, évidemment. A la phase d’entretien, chaque couple de moutons que vous avez vous fera gagner un mouton supplémentaire à condition bien sûr, comme dans Agricola, de pouvoir le mettre quelque part. Sinon, vous le défaussez immédiatement.

Rappelons que la digue a une importance réelle dans le jeu. La marée haute est une menace qui vous fera perdre des animaux si la digue cède. Si vous connaissez Climat, l’extension pour Evolution, vous retrouverez là le côté menaçant de mère Nature. Les éléments sont souvent dévastateurs dans les jeux de société, Les Basses Terres ne fait pas exception si vous n’avez pas anticipé la perte d’argent ou de points de victoire suite à la noyade de vos moutons.

A la phase d’Onde de Tempête (soit à la fin du jeu), vous verrez si la digue a tenu face à la dernière tempête ou si celle-ci s’est brisée sous la puissance des flots (entraînant alors la perte, pour chaque joueur, d’un mouton par section de digue rompue).

 

NOTRE AVIS

Les Basses Terres propose des mécaniques intelligentes, un petit aspect collaboratif (construire la digue) et du renouveau par rapport à ce que le jeu de gestion propose habituellement. Si des titres arrivent à renouveler le genre, le « jeu à l’allemande » et de « pose d’ouvriers » peine souvent à nous convaincre. Ainsi des parties de Dungeon Lords, Dungeon Petz, Agricola, Champions de Midgard ou encore L’Age de Pierre nous redonnent toujours envie de jouer, sans que la lassitude ne s’installe. Alors que d’autres titres (que nous nommerons pas ici) nous ennuient profondément. Toujours pour une raison simple : il s’agit souvent de pâles copies de Agricola, un classique certes, mais qui ne mérite pas qu’on pille ses mécaniques sans rien proposer de neuf. Les Basses Terres est vraiment un jeu dont nous allons parler autour de nous. Il le mérite !

Ce titre a vraiment failli nous passer sous le nez. La raison ? Trop de sorties toujours… Et pas assez de temps, mais mes compères et moi-même sommes ravis qu’un connaisseur nous ait parlé de ce jeu. C’est exactement le type de jeu qui stimule les neurones et offre suffisamment de tension pour ne pas s’endormir sur sa chaise. On a vraiment envie de tout planifier avec soin pour l’emporter. Petite note au passage : pour ceux qui trouvent que la couverture du jeu ressemble à celle d’Isle of Skye, sachez que les deux jeux n’ont rien en commun niveau mécaniques (Isle of Skye est proche, dans ses mécaniques, de Carcassonne et aucunement de Basses Terres).

Un jeu édité par Z-Man Games et distribué en français par Asmodee.

 

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