Hier soir avait lieu la première édition de Retour vers le Grand Rex, une soirée célébrant les 30 ans de Retour vers le futur. Au programme, la projection de la trilogie, Luq Hamett (la voix française de Marty McFly) en maître de cérémonie, des objets issus des tournages, une magnifique DeLorean, j’en passe, et des meilleurs.
Nom de Zeus !
Retour vers le futur, c’est l’archétype du « feel good movie ». Beaucoup de bons sentiments, des méchants très bêtes et très méchants, et des gentils… très gentils. Mais c’est aussi des phrases cultes qui ont traversé les décennies et une bande originale indémodable. La trilogie est diffusée en VF au Grand Rex, et c’est parfait comme ça ! De nos jours, on ne jure plus que par la VO (moi le premier), mais les doublages des années 80-90, c’était quelque chose ma p’tite dame ! De « Tu t’es crashé en flamme, Maverick ! » à « Ne jamais croiser les effluves » en passant par « Je suis ton père » et « Personne ne me traite de mauviette », les films des années 80 & 90 renferment une quantité colossale de punchlines. Et puis à cette époque, on regardait tout en VF. Aujourd’hui, autant il m’est impossible d’aller au ciné pour regarder une version française (que le film soit japonais, américain ou suédois, j’y vais en VO, point barre), autant les Arme Fatale, Ghostbusters, Star Wars IV V et VI, Akira, Terminator 1 et 2, Top Gun, et bien entendu les Retour vers le futur, et bien d’autres issus de la même période, C’EST EN VF.
Là où l’on va on n’a pas besoin de route.
Pour beaucoup de personnes nées entre les années 60 et le tout début des années 80, Retour vers le futur représente leur enfance, leur adolescence, leur jeunesse. Ces trois feel good movies nous renvoient à une époque bien différente d’aujourd’hui. Il faut dire que c’était quand même il y a trente ans…! Nous discutions au sujet de la trilogie avec des amis, et l’un d’eux nous disaient « les jeunes d’aujourd’hui, c’est triste, ils n’ont pas ce genre de chose… ». Il songeait à ses deux jeunes enfants en nous disant cela, sachant que le plus grand des deux a l’âge que nous avions lorsque nous avons vu le premier Retour vers le futur. Il est vrai qu’à l’époque, tout avait une saveur particulière car tout était plus ou moins rare, plus ou moins unique : il n’y avait pas 250 blockbusters par an (on n’avait pas trop la possibilité d’aller au ciné trois fois par semaine et encore moins de regarder une dizaine de séries ou autre anime en trois jours), il n’y avait pas 250 tubes dans l’année (et on n’avait pas accès instantanément à 1,5 million de chansons depuis un appareil qui fait téléphone sans fil), en dehors de notre collège ou lycée, on ne savait pas trop ce qui se passait ne serait-ce que dans notre ville…
Bien des choses on changé en trente ans, et du côté « entertainment » la surconsommation de tout entraine inexorablement la lassitude rapide et l’effet Kleenex : on joue a un jeu et on passe vite fait à un autre (alors que des titres comme Gryzor ou Barbarian resteront à jamais gravé dans la mémoire de beaucoup d’entre nous), on écoute toujours plus de musique et les stars ne traversent plus vraiment les décennies comme un MJ, une Madonna ou des U2… Attention, je suis moi-même un accro à Spotify, j’enchaîne les séries (sur Netflix, hein), j’ai une carte UGC, mon compte Playstation compte un bon paquet de trophées Or, etc. C’est juste que cette surconso va malheureusement très souvent de pair avec un non-attachement sentimental des plus jeunes générations pour la période dans laquelle ils grandissent. Mon bro, né en 1994, il s’en contre-fout des années 2000, alors que j’ai la larme à l’oeil en écoutant telle ou telle chanson des années 80 ou 90 qui me rappelle mon enfance ou mon adolescence…
Bref. Tout ça pour vous expliquer pourquoi un film a autant d’impact sur plusieurs générations, et pourquoi sur d’autres c’est « Ah…! Mais c’est Hugo Cabret ? » (TRUE STORY. Ma jeune nièce à qui on a tenté d’inculquer de vraies valeurs cinématographiques, qui s’est ennuyée ferme devant Retour vers le futur et qui a eu cette réflexion lorsque Doc est suspendu à l’horloge de l’hôtel de ville…).
Vous savez Pierre, c’est le premier slip mauve que je vois…
Alors cette soirée au Grand Rex, ça donne quoi ? Et bien comme tous les événements au Grand Rex, c’est énorme. Les gens qui vont au Grand Rex, ce sont des gens à fond dans le film qu’ils vont voir. Ils sont au taquet, vraiment. Et hier soir c’était au top : les applaudissements quand George étale Biff d’une gauche impeccable, les phrases cultes reprisent à l’unison par des centaines de spectateurs, les rires… Une ambiance qu’on ne retrouve qu’au Grand Rex.
Ils ont fait les choses en grand pour les fans : nous avons eu droit aux personnes ayant doublés Marty, Lorraine, Doc et Biff (avec deux-trois séquences émotion, vraiment…), une orchestre symphonique qui nous a collé des frissons et nous a mis dans le bain juste avant la diffusion du premier opus, une petite exposition avec des objets de ouf (les Nike auto-lassantes portées par Michael J. Fox, la tenue qu’il porte dans le 2, la caméra et le Walkman qu’il a avec lui dans le 1, le bouquin Point of no return du 3, vraiment, un tas d’objets déments issus de la trilogie), une DeLorean absolument magnifique, PV Nova et son groupe, un after Hill Valley Party au Rex Club… On s’en est pris plein les yeux et les oreilles de 19h à 3h du mat’. La banane, le big smile pendant huit heures… C’est ça, la magie de Retour vers le futur, la magie du cinéma des années 80, celui qui nous rappelle notre enfance…
Je terminerai sur les derniers mots prononcés à Doc à son cher Marty : « Le futur n’est jamais écrit à l’avance pour personne; votre futur sera exactement ce que vous en ferez alors faîtes qu’il soit beau pour chacun de vous. »