Pandémie de Covid-19 : Impuissants ? Non !

Chers tous. Il y a deux ans exactement, je commençais mon article sur le jeu de société Pandemic par “Le destin de l’Humanité est entre vos mains !”. Je parlais alors d’un jeu, dans un contexte de loisirs, de plaisir. La possibilité d’être confrontée un jour à une pandémie mondiale ne m’apparaissait que peu probable, de l’ordre de la science-fiction même. Je ne parlais pas de la réalité à laquelle nous sommes durement confrontés aujourd’hui. Nous savons maintenant que le destin de l’Humanité dépend des mesures prises par les gouvernements et du courage et de la ténacité du personnel soignant, mais aussi des caissiers, sociétés de livraison… et… il est bien entendu impossible de tous les citer. Aujourd’hui, même chez nous, je voudrais simplement rappeler que nous ne sommes pas impuissants.

Récemment, j’ai remarqué le sentiment d’impuissance ressenti par mes collègues, mes amis, ma famille. La place grandissante que prend la peur, ainsi que les angoisses, dans nos vies. Notre quotidien est chamboulé, nous sommes enfermés, mais nous ne sommes pas impuissants !

Aujourd’hui, pas question de continuer à entendre que nous sommes inutiles. Nous, les non-appelés à se mobiliser. Nous qui ne pouvons ni soigner, ni ravitailler ni aider à faire tourner le pays.

Cela est faux. Nous sommes au contraire TOUS en mesure de lutter et d’empêcher la propagation du Covid-19. En restant chez nous, le plus possible, et en appliquant avec sérieux les gestes barrières.

Nous sommes tous actifs dans cette lutte, même seul dans un appartement, même en étant au chômage partiel car nous acceptons de sacrifier notre liberté individuelle, nos habitudes, notre mode de vie, pour sauver le plus de personnes possibles. 

En suivant les consignes, nous sauvons tous des vies.

J’ai la chance d’avoir une famille avec laquelle partager mon temps. Et même si certains peuvent trouver cela étrange vu le contexte, nous jouons énormément au jeu de société Pandemic, parce que nos garçons ont besoin de battre les maladies, d’avoir le sentiment que le jeu, même s’il est dur, ne résistera pas à notre organisation autour de la table. Ne résistera pas à nos stratégies, à nos idées et à notre collaboration pour le meilleur, c’est-à-dire la mort des virus (les grands méchants du jeu !).

Dans ce jeu de société – pour ceux qui ne le connaissent pas – les joueurs luttent ensemble contre quatre virus qui se propagent sur la planète.

Dans Pandemic (comme dans notre réalité actuelle), nous luttons ensemble (joueurs et citoyens) contre un ennemi commun : les maladies. 

Ici tous les joueurs gagnent ensemble, ou perdent contre le jeu. C’est ce qu’on appelle un jeu coopératif. Pas d’adversité entre les joueurs. Nous nous battons pour un but commun : débarrasser le monde des menaces qui se propagent dans tous les pays du globe.

Depuis que nous jouons à Pandemic (ils étaient trop petits il y a deux ans pour y jouer), nos garçons de 7 et 11 ans refusent de perdre. Ils disent que c’est leur façon à eux de “tuer le virus !”.

Ensemble.

 

 

Et aujourd’hui, depuis deux semaines et quatre jours, nous jouons tous les jours, une partie par jour minimum. Comme un rituel. Et nos garçons sont heureux à chaque victoire, et persévérants et combatifs lors d’une défaite :

“On en refait une ! On y était presque !”.

Ils sont touchants, nous ont souvent mis la larme à l’oeil car la situation les perturbe beaucoup et ils arrivent difficilement à l’exprimer, sauf en jouant.

Ils refusent de parler de la situation en dehors de nos parties. A croire que jouer les libère car le thème s’y prête même s’ils sont souvent étonnés devant nos réponses partielles :

“Ca fait peur et c’est bizarre.”, “Ca ne va pas durer longtemps j’espère…”, “Pourquoi vous ne savez pas quand ce sera terminé ?”, “Est-ce qu’on va perdre la maison ?”, “Est-ce que vous allez perdre votre travail ?”, “Ca peut vous tuer ?”, “J’ai peur”.

La situation les perturbe mais il faut continuer à leur parler, les rassurer, sans leur mentir pourtant. Répondre à leurs questions tout en trouvant les bons mots.

Nous avons décidé de regarder les annonces de notre gouvernement tous les quatre. Mais de couper toutes les autres communications (pas de tablette, pas de télévision) car ce qu’ils entendaient et voyaient était angoissant pour eux (problèmes pour dormir, crises de pleurs).

Depuis que nous avons commencé à jouer, ils sont bavards, curieux, rassurés aussi. Le jeu leur permet d’aborder le sujet d’un point de vue à la fois ludique et factuelle. Ils n’hésitent plus à poser des questions désormais.

Et j’ai beaucoup aimé la question de Maxime ce midi (7 ans), me disant avec timidité :

“Tu crois que ça aide, Maman ? Toutes nos victoires au jeu ?”

“J’en suis sûre, mon chéri. Si tout le monde se battait comme toi, le virus serait vite vaincu ! Il faut continuer à gagner nos parties !”

Et lui, de me faire un grand sourire, sans un mot, avant de quitter son siège pour courir rejoindre son frère, d’un pas joyeux.

L’Humanité a de la chance de nous avoir. Les unités d’élite, nous en faisons partie. Même de chez nous. Nous avons tous un rôle à jouer. Notamment celui de prendre soin de notre famille, des peurs de nos proches et de garder le moral pour se relever plus forts et humbles une fois cette crise passée.

Merci pour l’attention portée à cette brève (pas si brève que ça, l’émotion sûrement…).

Bon courage à tous et prenez soin de vous. Je reviendrai vous parler de jeux de société rapidement. Mais d’ici là, restons concentrés sur un seul objectif : mettre toutes les chances de notre côté pour que le virus perde de ses forces et finisse par disparaître.

Portez-vous bien.

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