Deadpool 2 confirme sa direction loufoque et enfonce le clou

Sorti mercredi 16 mai, Deadpool 2 retrouve sa classification « R-Rated », son ton irrévérencieux, son style graphique ultra-violent et… la tête du box office!

Fana Marvel, je suis forcément allé le voir, et je vais de suite vous expliquer pourquoi je vais y retourner…

Une fidélité d’esprit au comic-book qu’on souhaiterait voir plus souvent

A mes yeux, ce film affiche une fidélité à l’esprit du comics que peu d’adaptations peuvent se targuer d’avoir. Pour ceux qui ne le connaissent pas bien, je vous rappelle très brièvement qu’en plus d’être un mercenaire psychopathe clinique, Deadpool est un personnage mégalomane, schizophrène, amoureux fou de la Mort (qu’il rencontre personnellement de nombreuse fois) et ultra-violent. Voilà, en tant qu’anti-héros professionnel, on pose ça là. J’ajouterai accessoirement que (sauf erreur de ma part, je ne suis pas incollable) c’est l’un des seuls personnages Marvel à être conscient qu’il évolue dans une bande dessinée. Ce qui permet, entre autre, de créer un lien direct de complicité entre le lecteur et ce fou furieux.

Deadpool discute avec son cerveau endommagé
Schizophrène clinique on vous dit…

Et effectivement, alors que le premier Deadpool nous avait donné à peu près tout ces éléments dans un parfait quinté gagnant, le second opus les reprend, et comme toute suite qui se respecte, les pousse encore un cran plus loin, tout en ayant parfaitement conscience de le faire. Un « super quinté quarté tiercé + de la mort » si vous voulez… gagné par un cheval.

Le Respect est mort, longue vie au Respect !

Ryan Reynolds s’amuse avec ses partenaires autant qu’il s’amuse avec le public et ne respecte plus rien. Tout le monde y prend pour son grade : ses méchants, la structure du film, lui-même, ses acolytes, ses scénaristes et ses réalisateurs… On se croirait parfois presque dans un semblant de pièce de théâtre tant le spectateur est pris à partie. Que ce soit dans le générique James Bondesque d’ouverture (avec Celine Dion aux commandes ! -Rappel : Deapool est canadien…), dans les multiples clins d’œil qui ponctuent ce long métrage et jusqu’aux scènes post générique qui s’adressent directement aux spectateurs lucides que nous sommes… tout est là pour nous rappeler que nous sommes partie prenante du film. Mais je ne vous spoile pas, tâchez de garder le plaisir intact… !

Deadpool est debout sur un capot de jeep, les fesses tendues vers la caméra
Laissez passer le respect !!!

Et pourtant, côté respect, on retrouve dans ce film ce qu’on ne trouvait quasiment pas dans le premier, le fil rouge métaphorique de tous les bons X-Men : cette comparaison aux bouleversements que sont l’adolescence, la découverte de la sexualité, de l’homosexualité, du rejet et de l’accompagnement. Avec plus ou moins de subtilité (plutôt moins que plus, hein…) le film banalise ce que la société puritaine rejette, et surfe intelligemment sur les grands débats des Social Justice Warriors, pour finalement encore mieux en rire, à l’image de cette escouade que Deadpool nomme la « X-Force » car « X-Men » c’est quand même terriblement sexiste ou ce fugace troll qui fait mouche sur l’appropriation culturelle. Sujet qui a fait tant débat…

Et je ne vous parle même pas de comment est mise en valeur la magnifique Domino dont le personnage met (enfin!), sur grand écran, un visage portant cette mutation réelle qu’est le vitiligo.

Bref, en se moquant de tout un chacun, Deadpool 2 met tout le monde sur le même piédestal branlant, et ça fait du bien !

Un film qui fait (des) référence(s)

Au même titre que l’excellent Ready Player One, Deadpool 2 s’offre pléthore de références. Ces références, au delà d’ancrer le film dans un monde fictif que le spectateur connait bien (MCU, DC Universe, Franchise X-Men), ont surtout la bonne idée de lisser la frontière entre la fiction et la réalité. En effet, les références ne sont pas juste des références à un personnage par-ci par là, mais aussi sur des événements de la réalité autour des films.

De cette manière Deadpool 2 fait également écho à toutes les bouffonneries et trolls que lance Ryan Reynolds depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux, s’affichant tantôt en lui-même, tantôt en Deadpool, que ce soit avec ou sans Hugh Jackman comme complice.

Au même titre que Robert Downey Jr. incarne pleinement Tony Stark / Iron Man, Ryan Reynolds EST Wade Wilson, alias Deadpool.

Pour ma part, ce qui me fait vraiment plaisir, c’est cette impression que le film s’adresse directement à moi, spectateur de 2018, lassé des suites, reboots, et autres navets. C’est cette impression de voir Deadpool me regarder droit dans les yeux pour me dire : « Hey, on sait ce que tu vis avec les films de super héros en ce moment, allez vient, on va en rire. »

Et alors que le film me pose tous les codes d’une suite classique sur le modèle du « on va faire encore plus », il s’empresse aussitôt de me surprendre à les pointer du doigt, de les écraser à coup de pelleteuse, et de se tourner vers moi avec un clin d’œil complice. Tantôt gore, tantôt hilarant, le film jongle avec les moments gras et intelligents comme un funambule ivre.

Sur la pose iconique de Flashdance, Deadpool reçoit une pluie de douilles, cambré sur une chaise.
FlashPool! He’s a maniac on the floor!

Et je sais pas vous, mais moi, ça me donne furieusement envie de retourner y rire avec les copains et d’en (re)prendre plein les mirettes…

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