1917, LE meilleur film de l’année ?

C’est aujourd’hui que sort 1917, le superbe hommage de Sam Mendes à son grand-père, qui a combattu dans les tranchées françaises. Le but du film était de narrer une histoire que ce dernier a raconté à ses petits-enfants, à qui il a fini par s’ouvrir et donner un témoignage  puissant. Suffisament pour que Sam, devenu ce grand réalisateur à qui on doit Penny Dreadful, Skyfall, ou encore American Beauty, puisse transcrire ce projet de longue haleine en un film magistral.
« Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies. »
Au programme donc, petit trek des familles dans le No Man’s Land.

Une promenade bucolique en Enfer

Bon, la guerre, c’est moche. On le sait tous. Mais la Grande Guerre c’était quelque chose de particulier. Période charnière dans l’histoire militaire, où la technologie commence à prendre le pas sur l’élément humain. Les tactiques de fusillades à courte portée des années 1800, caduc. La généralisation des pièces d’artillerie et les bombardements massifs. Et donc les tranchées. C’est une drôle d’ambiance qui s’installe à mesure que le conflit se rallonge…puis s’éternise. 1915 voit la guerre de mouvements se terminer, et la guerre de positions devient systématique. Les soldats ne rentreront pas avant l’hiver et s’enterrent dans des trous plein de crasse, de boue, de rats, voire même de camarades tombés au champs d’honneur (pour peu qu’il y ait de l’honneur à mourir dans un bombardement apocalyptique). C’est une période horrible, où chaque soldat attend son heure à tout moment.

C’est dans cette ambiance sympathique que Blake et Schofield sont sommés d’aller rejoindre un bataillon anglais en route vers des positions Allemandes supposées abandonnées. Problème, une reconnaissance aérienne montre qu’en effet les Allemands ont cédé 5 km de terrain…pour se retrancher sur une ligne de défense en dur, avec des casemates, des nids de mitrailleuses… Un assaut d’infanterie, aussi motivé soit-il, ne peut que se casser les dents sur ce genre de défense statique.

C’est à nos deux soldats de traverser le No Man’s Land, charmant endroit, et rejoindre le plus vite possible le bataillon anglais avant qu’il n’attaque. Ce qui signifie passer à travers différents paysages: les tranchées évidemment, avec leur lot de surprises charmantes. Une campagne presque immaculée, mais qui cache une violence sourde. Ou encore une ville dévastée par le passage de la guerre.

Ce qui est très réussi avec 1917, c’est son ambiance. Cette façon de filmer, avec très peu de choses à l’écran, Bien souvent, vous suivrez Blake and Schofield, dans des environnements dénués de vie. Loin est le chaos des batailles, seulement ce qu’il en reste après: des scènes de dévastation, de mort, de destruction. Mais c’est super calme. Le visuel remplace l’audio au niveau de l’interprétation de la violence. Ça permet de vraiment s’immerger dans le film, et s’identifier à ces soldats. On est aussi tendus qu’eux lorsqu’ils progressent à travers les champs de mort, et on se détend peu à peu quand on se rend compte que les lieux sont vides. Et donc sans danger. Mais est-ce qu’une mine, un obus ne traînerait pas, prêt à exploser … ? Certaines événements violents servent à rythmer le récit, et sont d’autant plus impactants que soudain. Croyez-moi, vous n’êtes pas prêts.

 

Un casting sobre mais terriblement efficace

Si le casting est peuplé de gros noms, c’est principalement dans les pas de George MacKay et Dean-Charles Chapman que vous évoluerez.

Vous en connaissez un qui porte bien son surnom de « King’s Landing », Dean-Charles ayant été de manière très courte roi de Westeros dans le rôle de Tommen Baratheon. Il jouera le soldat première classe Blake, un soldat un peu naïf mais plein d’entrain et d’espoir.

A ses côtés, George MacKay, qui se fait plus discret sur la scène cinématographique pour le moment, n’étant apparu que dans une grosse production, Mr Fantastic. Le soldat première classe Schofield accompagnera donc Blake dans sa course contre la montre, et apportera une vision toute autre de la guerre. L’idéalisme a fait place à une morosité, un regard très acide sur la vie, mais surtout des compétences de vétéran qui serviront bien au duo.

Ce duo, Blake et Schofield fonctionne extrêmement bien ensemble. Beaucoup de choses les opposent, mais ça ne les empêchent pas de progresser dans des conditions vraiment dégueus, de se sauver la mise plusieurs fois, et surtout de ne pas être seuls dans cette mission qui paraît simple sur le papier, mais pas tant que ça en conditions réelles… Ils échangent sur leurs rêves, leurs aspirations, et ça permet à leurs personnages d’oublier un peu l’horreur à laquelle ils font face. Et ça NOUS permet de nous attacher à eux, se mettre un peu dans leurs pompes et pouvoir s’insérer dans le récit. Ça doit être vraiment quelque chose de devoir affronter de telles situations si jeunes, et ça ne les rend que plus humains.

Chaque acteur « connu » qui apparaît est un check point dans le récit, et accompagne les héros dans leur quête. Ils sont tous charismatiques, et amènent des nuances dans tous ces profils martiaux. Tous les soldats voient la guerre d’une manière différente, et certains apprécient la violence à outrance, tandis que d’autres sont beaucoup plus mesurés et intelligents, peu importante le grade. Je vous avoue que j’attendais d’un en particulier qu’il se mette à chanter « Take Me Home Country Road » mais la chanson n’avait pas encore été écrite.

Le casting est donc à l’image du film, sobre, mais raffiné, nuancé dans son interprétation, et surtout varié.

1917, un film puissant et superbe.

En conclusion, 1917 est un film terriblement bien réussi. Presque contemplatif par moments, calme, et une seconde plus tard empli de mort, et de violence. Les deltas d’émotions, de puissance créées par Sam Mendes sont brillants, et démarrer l’année avec un tel divertissement est une excellente chose.

Le casting est très bien choisi, et offre une interprétation superbe, à travers différents décors qui ont tous leurs personnalités. Les thèmes abordés ne sont bien évidemment pas faciles, pas joyeux, mais ça sonne juste, et ça permet une oeuvre très authentique, très intelligente. Un grand bravo à toutes les personnes impliquées dans ce film, et merci au Club 300 Allociné pour l’opportunité de visionner ce film en avance.

On attend vos ressentis en commentaires !

 

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