Après avoir passé des mois sur Pandemic Legacy – Saison 2, la rédaction a démarré Charterstone et l’a finalement terminé ! Un autre jeu de type « Legacy » (jeu dont le matériel évolue à mesure des parties : collage d’autocollants, modification du plateau, ouverture de compartiments en carton lesquels abritent des surprises, etc). Un jeu de pose d’ouvriers qui, à la rédaction, a beaucoup plu aux fans de Agricola, Myrmes, ou encore Caylus. Comme avec tout jeu Legacy, il faut simplement savoir dans quoi on s’embarque, ce type de jeu étant chronophage et nécessitant de jouer l’ensemble des parties de la campagne pour révéler son plein intérêt. Si vous vous arrêtez à 2 parties, vous n’aurez pas vraiment joué à Charterstone. Contrairement aux jeux de société dits classiques, les Legacy nécessitent d’avoir un groupe de joueurs motivés, prêts à faire des dizaines de parties du même jeu pour en apprécier toute la progression et, surtout, arriver à la fin de l’aventure.
BIENVENUE AU VILLAGE
Ce test ne contient AUCUN SPOILER. « Désirant bâtir un nouveau village, le Roi Pour Toujours a choisi d’envoyer six de ses sujets. Chacun utilisera son savoir-faire spécifique pour aménager son terrain. Dans Charterstone, un jeu Legacy compétitif, vous construisez et habitez un même village. Les bâtiments sont représentés sur des autocollants, prélevés sur des cartes, qui sont collés de manière permanente sur le plateau de jeu. Ils deviennent alors autant d’emplacements utilisables par les joueurs. Ainsi, les quelques constructions possibles se muent en un village florissant, regorgeant de possibilités d’actions ! »
Votre plongée dans les secrets de Charterstone durera 12 parties au bout desquelles le village que vous aurez bâti sera devenu un plateau de jeu de placement d’ouvriers unique. En effet, un autre groupe de joueurs, avec un autre exemplaire du jeu, n’aura pas le même plateau final à la fin des 12 parties. Cela dépend en effet de comment vous aurez développé le village à mesure des parties.
Information importante : contrairement à Pandemic Legacy – Saison 2, Charterstone n’est pas un jeu coopératif mais au contraire compétitif, bien que les joueurs habitent un même village. Ce jeu édité par Matagot a le mérite de proposer un mode solo, que nous n’avons pas testé par contre. Notre avis se base sur une campagne réalisée à 6 joueurs (le max de participants pour ce jeu).
Caractéristiques
Jeu évolutif/Jeu Legacy
Genre : jeu de gestion, pose d’ouvriers
De 1 à 6 joueurs
14 ans et +
Auteur : Jamey Steigmeier
Illustrateurs : Lina Cossette, David Forest, Gong Studios
JEU LOURD ? TROP LONG ?
Absolument pas ! Rassurez-vous. Le tour d’un joueur est heureusement rapide. A 6 joueurs nous avions peur d’avoir des parties trop longues. Nous avons été rassurés tout de suite. Soit on place un ouvrier (et on récupère le bénéfice associé au lieu) soit on passe son tour. En cours de partie, on peut recruter des assistants qui vont enrichir nos possibilités de jeu mais également construire des bâtiments.
A 6 joueurs nous étions autour de 2h30 par partie alors qu’il indique une durée de 60 minute par partie. Après, nous étions au max de joueurs, ce qui induit des discussions, les pauses des uns et des autres (pause cigarette, pause technique, etc). Mais le temps est toujours passé extrêmement vite au cours de nos parties. Et cerise sur le gâteau, le jeu – une fois terminé – est donc définitif et Charterstone est alors jouable comme un jeu de gestion traditionnel. Une fois terminé il est en effet au max de ses capacités car son évolution est achevée. Alors que Pandemic Legacy – Saison 2, une fois fini, est « bon à jeter » car non rejouable et sans recharge, Charterstone devient un jeu « classique » une fois achevé. Il n’évoluera tout simplement plus.
Nouveaux personnages, nouveaux objectifs, nouveaux bâtiments… On ne s’ennuie pas, le jeu propose un véritable univers et nous imaginons sans mal le village se développer, grossir, avoir une population de plus en plus importante. Cela nous a rappelé le jeu vidéo Settlers dans l’idée, les RTS en général (Age of Empires, Tropico…). L’idée de développer une base/un village et de construire des bâtiments, de voir un lieu évoluer sous nos yeux… Une excitation qui reste savoureuse de la 1ère à la 12ème partie (fin du jeu).
En cours de partie, on peut évidemment faire des échanges de ressources comme dans tout jeu de gestion classique. Les ressources sont au coeur du jeu. Vous dépensez des ressources pour progresser et récupérer des marqueurs d’influence.
Chaque joueur a évidemment son propre personnage (ils sont tous hyper mignons !), et vous prendrez plaisir à voir votre villageois prendre en assurance, en influence et en points de victoire !
DES FAIBLESSES ?
Le livret de règles contient des espaces vides lors de votre première partie (espaces blancs sur lesquels vous collerez des autocollants…). Au fur et à mesure des parties, de nouvelles règles seront ainsi collées dans le livret de règles, ajoutant de la complexité et de l’intérêt au jeu. Des surprises, vous en aurez tout au long de cette campagne Charterstone. Pour avoir un aperçu rapide sur le jeu, les règles sont téléchargeables ici.
Vous ne pouvez donc pas jouer 2 ou 3 parties et vous arrêtez à un avis sur le jeu avant d’avoir été au bout de l’expérience. Une partie de nos testeurs trouvait, au départ, que le jeu manquait de saveur, de complexité. De choix… tout simplement. Les joueurs de gros jeux de gestion ont été les seuls à faire ce retour sur les 3 premières parties. A partir de la quatrième partie, les habitués du jeu de pose d’ouvriers ont commencé à s’amuser, à « prendre leur pied » pour les citer. Sans compter que la campagne est agréable à vivre. C’est surtout le côté immersif offert par Charterstone (une carte Histoire est révélée à chaque partie) et la seconde moitié de la campagne qui ont vraiment emballé notre groupe.
Il faut donc se motiver et aller au delà de deux difficultés : 1/ Trouver un groupe de joueurs motivé pour faire les 12 parties (le jeu propose néanmoins de remplacer les joueurs absents par des intelligences artificielles si besoin) et, 2/ S’accrocher un peu en sachant que le jeu prendra toute sa saveur au fur et à mesure. Deux testeurs ont trouvé le jeu fade sur les 3 premières parties et avaient envie d’avancer plus vite que les quatre autres joueurs pour que cela devienne plus complexe.
Il faut vraiment intégrer l’idée que le jeu gagne en complexité et intérêt au fur et à mesure.
NOTRE AVIS
Le jeu est beau. Super mignon même ! Au niveau de l’ambiance, et même si nous sommes en compétition, nous avons tous pris plaisir à voir le village grossir, se développer tout en observant attentivement la progression des autres joueurs. Votre personnage va évoluer, prendre en expérience, aider le village à offrir plus de choix aux joueurs. Visiter un lieu du village donne toujours un avantage, comme dans tout jeu de gestion. L’expérience, bien que Charterstone soit également un Legacy (jeu évolutif), n’a rien à voir avec Pandemic Legacy – Saison 2 (que nous avons adoré) et c’est vraiment plaisant. Un univers onirique, un hommage au jeu de pose d’ouvriers, voilà ce que vous propose Charterstone. Une fois les 12 parties terminées, vous pourrez même continuer à jouer au jeu, comme s’il s’agissait d’un jeu de gestion traditionnel. Pour les plus fans, vous pouvez acheter une recharge et tourner le plateau de jeu pour refaire une seconde campagne (12 parties à nouveau). Vous en avez donc pour votre argent (la boîte est un beau bébé de 2,9 kilos !). Au milieu de jeux de société à la thématique guerrière et/ou post-apocalyptique, Charterstone se distingue par un univers auquel on s’attache, dont on a envie de prendre soin, que l’on veut aider à se développer au mieux. En gros, nous avons adoré incarner notre personnage et ressentir de la fierté et/ou de la nostalgie lorsque nos parties nous rappelaient celles de jeux vidéos cultes. Une parenthèse agréable et originale. Accro au système Legacy, la rédaction vous parlera bientôt de Seafall (un autre jeu évolutif).
Bref, retenez ! De ton village, il te faudra prendre soin. Bonne aventure à vous !
Charterstone est un jeu édité et distribué par Matagot.