Prise en main du AF-S NIKKOR 70-200mm F/2.8G ED VR II

Je suis un ancien Nikoniste. Pendant près de 25 ans, j’ai shooté au Nikon (non je n’ai pas 55 ans, j’ai juste commencé la photo très jeune, oh !). En amateur, puis en pro pour différents types de clients (des particuliers, des marques de prêts à porter, des magazines, des agences RP, etc.). Nikon F401, F601, D70, D300, D700, D3s… Je me souviens comme si c’était hier de la première fois où j’ai eu en main le F401 : le coup de foudre, le bonheur de regarder le monde à travers le viseur de l’appareil, l’apprentissage des réglages, l’attente avant de voir si au moins une photo était bonne sur les deux-trois péloches 36 poses 400 ASA Kodak utilisées… Après un quart de siècle, j’ai succombé aux charmes du mirrorless. Mais quand j’ai eu l’occasion de tester le AF-S NIKKOR 70-200mm F/2.8G ED VR II, monté sur le Nikon D5 en plus, je n’ai absolument pas hésité une seconde car je savais que j’allais tout simplement SURKIFFER.

Un petit mot sur le Nikon D5

Avant de vous parler du 70-200mm il me faut commencer par vous dire quelques mots sur le Nikon D5. Mon dernier Nikon a été le D3s, une pure tuerie, un monstre de fiabilité, de simplicité, de robustesse. A l’époque je me disais « mais purée là c’est impossible qu’ils fassent mieux, cette appareil est le meilleur du monde de tout les temps aaaaaaaaaaaaaaah ! ». Oui, le D3s me faisait vraiment cet effet là, à chaque fois que je l’utilisais. Et bien le D5 met une bonne claque au D3s. Attention, même aujourd’hui en 2016 le D3s est encore une belle bête. Mais le Nikon D5 est d’un tout autre niveau, vraiment.

Quelques specs : capteur 24 x 36mm (full frame, donc) de 20,8 Mpx, module AF à 153 points, sensibilité allant de 100 à 102400 ISO (extensible à 3280000 ISO !), le boitier tropicalisé bien évidemment, il pèse 1,4kg, on a droit à 14 images par seconde en mode rafale sur 200 vues à la suite, il y a la possibilité de filmer en 4K… Tout cela pour un prix de 6999€ à la date du 22 août 2016.

Ce qui est génial avec Nikon, c’est que quelque soit le modèle que vous utilisez au quotidien, si vous en essayez un autre vous retrouverez immédiatement vos petits. L’ergonomie, l’emplacement des boutons, les menus… Je n’avais pas touché un Nikon depuis quelques années, je me suis senti à la maison après seulement quelques minutes d’utilisation.

Le D5 est un appareil photo professionnel. A 6999€ nu (c’est à dire sans objectif) il n’est pas donné. Mais pour un pro dont c’est le métier, il s’agit de son outil de travail, en plus d’un investissement. Et quand on investit dans un D5 (et dans un Nikon en règle général), on en a pour son argent. « Mais Tode, 7000 balles… sérieusement, c’est quoi la différence avec mon Nikon D5100 ? ». Il est normal de se poser la question. Et la réponse est assez simple. Tout d’abord il y a les entrailles de la bête : dans le D5 vous avez le top du top de chez Nikon en matière de capteur, de module autofocus, de processeur, etc. Tout est rassemblé pour que le photographe puisse obtenir la meilleure photo possible. Un mode rafale de 14 images seconde pendant 200 vues, croyez-moi c’est une véritable prouesse technique et surtout, le photographe pro qui vend ses clichés à un site web ou à un magazine sera ravi de pouvoir mitrailler sans limite afin d’obtenir LE cliché qui va bien et qui ravira son client. Je vous montre des exemples un peu plus bas, avec le 70-200mm.
Pouvoir monter bien haut en ISO est aussi fort utile lorsque l’on a besoin de shooter dans des conditions de luminosité difficile et qu’il n’est pas possible d’utiliser d’autres sources de lumières (flash, projo, etc.).
Enfin, il y a aussi la conception même de l’appareil, du boitier. Un Nikon « normal » c’est déjà bien solide. Un Nikon pro (D3, D4, D5, etc.), c’est incassable (en utilisation classique, pas lâché depuis le 3e étage d’un immeuble hein). Au fil du temps il va y avoir des traces d’usures, certes. Mais le boitier en magnésium est conçu pour être utilisé partout et par tous les temps : du pôle nord au désert aride du Sahara en passant par la moiteur extrême des forêts d’Amazonie, rien ne lui fait peur. Encore une fois, mettons-nous à la place du photographe dont c’est le métier. Le gars shoote sous la pluie au bord d’un terrain de foot, ou dans les Alpes pour un site de sports de glisse. Il a besoin que son appareil résiste, prenne les photos qu’il a envie / besoin d’obtenir, et qu’il fonctionne pendant des années (n’oublions pas, les 7000€ d’investissement, va falloir les amortir pendant quelques temps, le comptable y veillera !). Le D5 fait tout ça, en tant qu’appareil photo professionnel.
Cette qualité pèse un peu : 1,4kg. Ce n’est pas rien, surtout qu’il faut y ajouter le poids de l’objectif. Je vous avoue qu’au début ça m’a (re)fait bizarre de porter 3kg de matos mais je m’y suis (ré)habitué assez vite. Et les photos que j’ai pu fournir à mes clients valaient bien ces quelques kilos.

Nikon D5
Le Nikon D5 avec ce qui pour moi sont ses deux armes fatales : le AF-S NIKKOR 24–70MM F/2.8E ED VR et le AF-S NIKKOR 70-200mm F/2.8G ED VR II

Le AF-S NIKKOR 70-200mm F/2.8G ED VR II

Ce zoom téléobjectif est tout simplement incroyable. Avant de vous donner mon ressenti suite à la prise en main de ce zoom « dans la vraie vie », voici quelques données techniques sur ce superbe caillou (le petit nom qu’on donne aux objectifs) : zoom allant de 70mm à 200mm, ouverture maximale f/2.8 (mioum !), système de stabilisation (le fameux VR II) permettant d’obtenir des images nettes tout en descendant à des vitesses d’obturation jusqu’à 3,5 fois plus lentes qu’à l’accoutumé, distance minimale de mise au point 1,4m, tropicalisé, 21 lentilles en 16 groupes dont 7 lentilles en verre ED (ce qui permet de réduire les aberrations chromatiques), 9 lamelles de diaphragme (pour des beaux bokeh, entre autres), 1,540kg, 2199€ au 22 août 2016 (on peut le trouver moins cher si on cherche bien sur internet). Concernant le prix, même combat que pour le Nikon D5 : robustesse, fiabilité, construit pour durer, dédié avant tout aux professionnels.

Nikkor_70-200mm_Moovely-20

Cet objectif est utilisé surtout en photo sportive ainsi qu’en photo animalière. On peut aussi faire du portrait avec. En fait on peut faire plein de choses, dès lors qu’on se trouve assez loin de son sujet si on souhaite le cadrer entièrement.

J’ai pu utiliser le 70-200mm lors des 24h du Mans et ce fut un pur bonheur à l’utilisation. La bague de zoom est onctueuse, et le couple Nikon D5 + NIKKOR 70-200mm fait mouche à chaque fois.

J’ai réussi à immortaliser des bolides allant à plus de 200km/h sans aucun soucis, et sans utiliser de trépied. A main levé, une fois le bon équilibre trouvé c’était piece of cake !

Avant de me rendre au Mans, j’ai utilisé le Nikon D5 et le NIKKOR 70-200mm lors du match d’ouverture de l’EURO 2016. J’avais accès aux « coulisses » ainsi qu’au bord du terrain lors du match. Le 70-200mm m’a permis d’immortaliser entre autres le popotin de Griezmann (c’était une requête faite par de nombreuses amies…) et la frappe de Payet en fin de match, ainsi que les préparations de la cérémonie d’ouverture. Là encore, le 70-200mm fut un véritable régal à utiliser. L’ouverture f/2.8 et le silence de l’autofocus couplés à la maîtrise du bruit du D5 en ISO élevé m’ont permis de faire quelques portraits dans les coulisses. J’ai pu ensuite grâce au zoom puissant cadrer comme je le souhaitais les actions sur le terrain, et l’autofocus rapide ainsi que les fameuses 14 images par seconde en mode rafale m’ont aidé à immortaliser chaque action, sans peine, et bien nette. Cet objective est un must have.

NIKKOR 70-200mm Moovely

NIKKOR 70-200mm Moovely

Conclusion

Vous l’aurez compris, j’ai été plus que séduit par l’AF-S NIKKOR 70-200mm F/2.8G ED VR II, ainsi que par le Nikon D5. Ce zoom téléobjectif fait parti des objectifs essentiels à avoir dès lors que l’on fait de la photo sportive : snowboard, rugby, sports mécaniques… il sait tout faire. Ou bien de la photo animalière, car on peut rester discrètement loin de son sujet, le silence du matériel aidant à ne pas déranger l’animal. L’ouverture à f/2.8 de l’objectif nous permet aussi de réaliser des portraits avec un flou d’arrière plan agréable. Destiné avant tout aux professionnels, le 70-200mm a su aussi se faire une place de choix parmi les objectifs « must have » de pas mal de photographes amateurs avertis…

 

 

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