Dans 6 petits jours déjà sort Premier Contact, de Denis Villeneuve. C’est un film tiré d’un livre écrit en 1998, qui je l’espère, aura l’accueil qu’il mérite, à savoir: un voyage dans une science-fiction très humaine et dépaysante.
Le réalisateur Denis Villeneuve, qui nous provient de Québec, a toujours essayé de jouer sur les relations humaines dans ses films (Prisoners, Sicario..). L’aspect humain a toujours été au centre de ses thèmes, mais jamais encore il n’avait attaqué ce genre si particulier qu’est la science-fiction. Premier Contact est donc quelque chose d’assez expérimental/psychologique, mais superbe.
Premier Contact, une relecture de la SF
Ce qui m’a plus ou moins désintéressé du film, au début, c’est son trailer: une explosion, mais pas de scènes de bataille, ça me semblait bien plat. J’ai donc jeté un coup d’oeil au synopsis pour en apprendre plus:
Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions.
Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain…
Comme vous pouvez le voir, on en apprend pas beaucoup plus. Louise (Amy Adams) et Ian (Jeremy Renner) sont recrutés par un colonel de l’US Army (Forest Whitaker), et chargés de communiquer avec une espèce alien intelligente, mais avec une façon de communiquer totalement différente.
Le but de l’équipe du film était de partir sans idées préconçues de ce que doit être un film de science-fiction. Au diable donc les cènes d’action à la Starship Troopers, ou encore les alien avec la tête ovoïde, ceux du film ont été créés par l’artiste Carlos Huante, qui a notamment bossé avec…Ridley Scott sur Prometheus ! On obtient quelque chose de très organique dans le fond et la forme, plus que technologique, ctuhluesque (mon néologisme est cool non ? ) dans sa façon d’être représentés. Beaucoup de questions se posent sur ce qu’ils sont, à quoi ils ressemblent vraiment ect… Très peu obtiendront une réponse, car ce n’est pas le but du film.
Rien de tape-à-l’oeil dans l’action de Premier Contact, Il y a très peu d’endroits différents (la maison de Louise, l’amphithéâtre où elle enseigne, la base militaire et le vaisseau des Zitis), ce qui permet de se familiariser rapidement avec l’environnement, et se concentrer sur les interactions entre les différents protagonistes.
Un rapport au langage unique
Sans vous spoiler quoi que ce soit, vous allez trouver le film long à démarrer. Et curieusement monté aussi. C’est normal, car flashbacks et flashforwards s’enchaîneront sans lien apparent, mais laissant une traînée d’indices pour les plus attentifs.
Ce que j’ai beaucoup apprécié dans le film est tout ce qui est construit autour du langage. J’entends par langage, le sens le plus pur et dénué de nuance: la communication. Selon l’ami des étudiants flemmards Wikipédia, « La communication est l’ensemble des interactions avec autrui qui transmettent quelque information. Il s’agit donc aussi de l’ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d’un message auprès d’une certaine audience. C’est con à dire, mais on ne réfléchit pas assez à ce genre de choses. Le petit moment qu’on passe avec Premier Contact est un peu comme la douche chaude en-dessous de laquelle on va réfléchir à plein de choses, c’est enrichissant.
Le langage est un thème récurrent dans le film, qui ne concerne pas seulement les échanges entre les humains et les extra-terrestres, mais aussi les échanges entre les différents personnages et les différentes factions. Chacun a sa propre dynamique, ses propres objectifs et ses convictions, et si tout ne va pas dans le même sens, il peut y avoir des accrochages aux conséquences dramatiques. Si les USA et la majorité des nations confrontées aux vaisseaux spatiaux tentent la communication en douceur, certaines sont plus réservés quant à l’arrivée de ces étranges véhicules (probablement à cause de Independance Day: Resurgence).
Une aventure humaine et intime
Si sur le papier, l’intrigue est basée sur cette fameuse invasion extra-terrestre, on assiste surtout à l’évolution des personnages et de l’histoire d’une manière très organique. Louise essaie de trouver un moyen de communiquer avec les aliens, et progressivement va se fondre dans son rôle d’intermédiaire, secondée et soutenue par Ian. Pour une fois, ce sont bien les ET qui viennent sur Terre et pas l’inverse.
On suit donc de manière vraiment intime le parcours de Louise, ses peurs, ses doutes, le stress qui la dévore, et surtout, l’excitation d’être l’interlocutrice d’une race extra-terrestre.
Ce qu’on m’a fait remarquer de manière assez simple, est que le titre « Premier Contact » ne parle absolument pas de cette rencontre entre deux races différentes, mais plutôt de Louise et son passé/présent/futur. C’est tout bête, et pourtant terriblement perturbant quand on le comprend alors que les lumières se rallument.
Conclusion
Premier Contact est exactement ce que l’équipe du film voulait que ça soit: surprenant, puissant, perturbant. Ce n’est pas probablement pas un film que vous attendiez, mais clairement un que vous devez voir ! Laissez vous prendre par le flot de l’histoire, on en reparlera quand vous sortez de la salle !
Premier Contact sort le 7 décembre 2016 en France, foncez-y !
Note: 8/10
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