Depuis quelques temps, j’avais envie de faire cet article, rendre la main aux gens sur ce qu’ils font en ligne. Un moyen de leur expliquer que tout n’est pas fatal, que cela ne vous bride pas pour autant. Quand on voit les dernières innovations des réseaux sociaux qui visent à mettre votre géolocalisation à la portée de n’importe qui, le problème est bien évidemment là, mais peu savent qu’on peut le gérer. On vous explique ça dans notre guide à travers quelques commandements.
Googler ton nom tu devras
En tant que blogueur, notre nom tombe très facilement sur une recherche Google. Ici, il n’est pas question de narcissisme, mais simplement de savoir quelles données sont disponibles au premier venu. L’intérêt est simple : 85% des recruteurs font des recherches sur vous ! Il serait dommage que des petits problèmes surgissent… Vous pourrez donc contrôler ce qui se dit sur vous. Cependant attention à ne pas trop en dire : une amie n’a rien demandé et c’est via son club d’escrime puis un second site que j’ai pu récupérer son numéro de téléphone fixe ainsi que son adresse…
Facebook, à proximité tu ne seras plus
Une fonctionnalité de l’application Facebook permet de se faire localiser et vos amis auront une notification lorsque vous êtes proches. Est-ce que c’est vraiment intéressant ? Non pas vraiment et puis si vous n’avez pas envie de voir des gens, autant ne pas leur dire que vous êtes à côté… Heureusement, la localisation est très approximative, mais pas la peine de dire aux gens où vous êtes…
Je vous renvoie vers la page d’aide de Facebook pour désactiver l’option.
Sur la SnapMap, fantôme tu resteras
Sur Snapchat, il est possible de voir la localisation de vos amis via l’application. Un peu dérangeant non ? L’application rafraichit votre position à chaque fois que vous l’utilisez. Heureusement, il est possible de ne sélectionner que certains amis voir tout simplement personne via le « Mode Fantôme ». Qu’est-ce que vous apporte de partager votre géolocalisation à chaque instant ? Par ce biais, on peut recouper des informations et ainsi découvrir votre lieu de travail et votre domicile et pourquoi pas se pointer à votre soirée dans un bar peinard…
Cela se passe dans les options pour désactiver ça. Depuis l’écran d’accueil, faites un dezoom pour y accéder.
Swarm (Foursquare), le narcissisme tu arrêteras
L’application est devenu has-been depuis quelques temps, mais cela n’empêche pas des gens de toujours l’utiliser. Si vous ne la connaissez pas, Swarm permet simplement de dire : hey je suis là ! Pas de véritable contrôle sur qui reçoit quoi. Autant prendre un selfie, c’est du même niveau. J’ai désinstallé cette application depuis longtemps…
Google Maps, ton historique de trajets tu supprimeras
Fonctionnalité que j’adore, mais qu’il faudrait que j’arrête : les trajets. C’est cool ça permet de retracer toutes tes journées, où tu t’es baladé, dans quel magasin/restaurant tu t’es arrêté. Bref, tout ! C’est un peu ça le problème… Plus qu’un soucis entre potes, c’est votre profil de consommateur que peut vendre Google à travers ces données. Enfin, cela reste un peu tout ce que vous avez fait, s’il tombe entre de mauvaises mains, cela peut être très fâcheux.
Pour désactiver l’option, voici le lien vers l’Aide de Google.
N’accepter que tes amis tu feras
Avec la multiplication des réseaux sociaux, il devient de plus en plus compliqué de bien cadrer ce qu’on partage et avec qui. Les faux profils pullulent sur Facebook et leur seul intérêt est de voler des données que vous avez, normalement, cachés aux inconnus. Pourquoi les accepter alors ? Ces faux comptes peuvent aussi tenter de vous soutirer de l’argent, il est important de rester vigilant et d’éduquer les plus jeunes qui n’ont pas forcément ce recul.
Faire attention à ce que tu dis et partages tu intégreras
On parle beaucoup, on dit tout et n’importe quoi, on partage aussi n’importe quoi. Cela va rejoindre le premier point sur ce qu’on nomme finalement l’e-reputation. Il ne s’agit pas de se brider, mais de bien comprendre les enjeux derrière chaque post. Relisez les conditions d’utilisations des réseaux sociaux, vous leur donnez le plein pouvoir sur le contenu qui vous appartenait.
Enfin, il ne faut pas trop en raconter sur votre vie perso, votre réponse secrète à la question pour déverrouiller votre compte peut vite être trouvée. « Tiens ton chien s’appelle comment ? », on appelle ça du social engineering (ingénierie sociale en français) et pas forcément une marque d’intérêt pour votre compagnon canin. Pour ma part, je vous conseille d’inventer cette fameuse réponse afin que personne ne puisse la deviner ou vous poser cette question anodine qui ouvre tellement de portes.
Ne pas tomber dans la paranoïa tu dois (un peu quand même)
Malheureusement, même avec toutes les précautions du monde, certaines applications passeront par vos amis pour vous atteindre. Je pense ainsi à Sync.Me qui est une sorte de pages jaunes mais qui utilise votre carnet d’adresses et vos réseaux sociaux pour faire matcher les numéros. Ne rendez simplement pas la tâche plus facile qu’elle ne l’est déjà. Il existe encore de nombreux conseils qu’on pourrait vous donner (les VPN par exemple), mais vous ne seriez déjà plus là pour le lire et je voulais rester digeste avec des petits conseils.
Un point que je n’ai pas aborder, mais c’est la phrase qu’on me sort tout le temps : « je m’en fous, je n’ai rien à cacher », pensez aux mots de Snowden : « Dire que votre droit à la vie privée importe peu, car vous n’avez rien à cacher revient à dire que votre liberté d’expression importe peu, car vous n’avez rien à dire. Car même si vous n’utilisez pas vos droits aujourd’hui, d’autres en ont besoin. Cela revient à dire : les autres ne m’intéressent pas ». Je leur conseille le documentaire « Nothing to Hide » (en français) :
J’espère que vous passerez un peu plus incognito dans ce monde ultra connecté. Sans pour autant se débarrasser de tous les réseaux sociaux, il faut bien comprendre que ce que vous partagez, ne vous appartient plus et de ce fait, vous échappe. Par contre, il faut nuancer et si vous « disparaissez » d’Internet, c’est vous exposer à ce que des gens s’expriment à votre place en votre nom. Je terminerai donc sur cette citation :
« Si vous voulez que l’on garde votre secret, le plus sûr est de le garder vous-même. » – Sénèque