Grave, à consommer cru de préférence

C’est estampillé “film d’horreur” que Grave, le film tant attendu de Julia Ducournau, fait enfin son entrée dans les salles françaises. C’est LE film que j’attendais depuis ses premiers teasings il y a un an de cela. Le pitch fait que ça m’ait intrigué, et j’ai régulièrement suivi les news sur le film à mesure qu’elles sortaient. J’ai enfin pu voir découvrir ce long-métrage franco-belge, et je vous en parle aujourd’hui.

Une histoire très crue

C’est le synopsis qui m’avait fortement intrigué:

Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.
Un film sur le cannibalisme qui ne se passe pas dans une contrée lointaine, c’est assez rare (oui je pense fort à Cannibal Holocaust et Green Inferno là tout de suite), et ça fait plaisir. Parce que l’excuse des sauvages dans la jungle qui ne font que ça, bon on y peut rien c’est leur façon de vivre. Alors qu’une jeune femme qui part dans une école vétérinaire, et qui se découvre un petit kiff énervé sur la chair humaine, comment on peut l’expliquer de manière rationnelle ? C’est impossible.
Grave, c’est une histoire assez simple en fait, qui aborde plusieurs thèmes forts: l’éloignement des parents, le mal-être adolescent, la découverte de son corps, du désir et de l’amour, et surtout, de qui on est vraiment.
Tout ceci est amené d’une manière très humaine, réaliste et c’est ça qui m’a scotché devant Grave: on a pas l’impression de regarder un film, mais vraiment d’être dans les scènes, même les plus dérangeantes.
On est vraiment axés sur un drame humain, sans explosions de sang, ou d’explication débile sur comment le cannibalisme s’installe dans la vie de Justine. C’est lent, progressif et le film aboutit sur deux scènes finales superbes, et horrifiantes. La jeune Justine sort à peine du cocon familial, où elle a été assez encadrée. La voilà laissée toute seule à faire ses propres expériences comme une grande. Problème, certaines choses s’éveillent, et ne se rendormiront jamais. Rajoutez à cela une ambiance très particulière, très portée sur le charnel et vous obtenez probablement un des meilleurs films de l’année.
L’approche visuelle du film est également intelligente, et joue beaucoup sur les teintes froides.

Un casting 5 étoiles pour Grave

Non seulement le film est original, frais, mais en plus de ça on découvre Garance Marillier. Cette petite bouille de 19 piges est une vraie surprise pour beaucoup de gens je pense car son jeu d’actrice est INCROYABLE. Garance arrive à faire vivre Justine sans problème, et lui insuffle un petit quelque chose qui rend le film parfait.
Le passage de l’innocence à la décadence (ou le retour à l’état primitif ?) se fait graduellement, et on voit Garance peu à peu se métamorphoser, d’une candide étudiante à une prédatrice prise par le doute.
Qui eut crû qu’une jeune femme aussi mignonne cache un aussi noir secret ? C’est toute la beauté de la chose.
Les deux personnages secondaires, Alexia et Adrien, sont également un choix parfait pour accompagner cette drôle de nana qui découvre la vie d’une manière assez brutale.
Fragile, et tourmentée, Justine va se découvrir une passion très malsaine

Des émotions assez folles

Couverts par la chape d’horreur et de pression qui augmente à mesure que le film avance, on oublie assez rapidement que c’est un film initiatique. Beaucoup de premières choses sont accomplies par Justine, et ont leur importance dans le développement de son personnage. Le premier amour, la première fois, la première cuite… C’est très touchant de voir cette timide Garance avancer sur le chemin qu’on a tous pris à son âge.

Sa soeur est l’élément perturbateur, qui vient chambouler tout ce que la mère de Justine a mis en place. Comme le dit son père “elle a toujours eue l’habitude d’être elle-même”. On pourrait presque voir dans Grave un coming-out déguisé, où certains luttent, certains acceptent. On y voit un peu le résultat d’un comportement très fuck-la-life, en roue libre, ce qui permettra à Justine de tirer les conclusions qui l’amènent à devenir ce qu’elle est déjà au fond d’elle.

Le malaise de cette scène est assez incroyable, avec si peu de choses à l’écran.

Des scènes très fortes

Au-delà des scènes propres à la dégustation de chair humaine, il y a beaucoup de symbolisme et de clins d’oeils dans Grave.

J’ai trouvé une des scènes de bizutage particulièrement réussies: les nouveaux arrivants sont sortis de leurs lits, toutes leurs affaires passées par la fenêtre et on leur ordonne de descendre de l’immeuble pour rejoindre une soirée cachée. C’est anodin, mais, dans un sens ça annonce la boucherie à venir: les étudiants deviennent du bétail, et vont littéralement à l’abattoir, pour renaître après s’être pris du sang frais sur la gueule.

La première relation sexuelle de Justine est également intense.  Je ne vous spoile pas le comment du pourquoi, mais elle découvre et allie les plaisirs du sexe à ceux du cannibalisme d’une manière qui fait vraiment peur: elle rue dans les brancards (ahah), et essaie de mordre à plusieurs reprises son partenaire, pour jouir en se mordant profondément le bras. On atteint un stade où Justine fait un choix, qui n’ira pas dans le sens de tout le monde.

Justine regrettera amèrement son passé plus tranquille.

Conclusion

J’ai été bluffé par Grave. Que ce soit au niveau réalisation, jeu d’acteur, ambiance, ou même bande-son, tout est réussi de A à Z. Pas de longueurs, pas d’éléments inutiles, Julia Ducournau tisse une histoire morbide, fantastique, grotesque et très humaine d’une main de fer. Le casting fait des merveilles, on sent leur investissement à 100% et c’est génial.

L’histoire est poisseuse, pesante, sale, et en même temps très touchante et humaine. Je ne vous recommande pas d’y aller avec l’estomac plein, des fois qu’une des scènes trash vous fasse régurgiter votre repas (j’ai été nauséeux après la première séance). Terriblement dérangeant, abordant des thèmes forts avec une délicatesse assez burlesque, Grave est un excellent film à aller voir, et surtout, à vivre.

Julia Ducournau signe un coup de maître avec un film qui n’a pas vraiment d’appartenance à un genre précis: on oscille entre le thriller, le drame psychologique, le body horror, le fun, le psychédélique… En instillant un peu de tout ça dans Grave, sa réalisatrice a créé un genre hybride qui apporte une vraie fraîcheur au cinéma de genre, et ça c’est top.

Au final, être cannibale, ce n’est pas grave ?

Je vous recommande vivement d’aller y faire un tour, et rendre hommage à l’équipe !

Viande blanche, viande noire, tout sera consommé

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